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Lena Blou, maîtresse de la danse contemporaine caribéenne

Rédigé par

15.03.2017

Les premiers pas de danse

Léna Blou a découvert la danse à l’âge de 6 ans après une rencontre avec Jacqueline Cachemire-Thôle, grande dame de la Guadeloupe, danseuse traditionnel de Gwo’ka, qui a fondé l’Akadémiduka.
Elle découvre par la suite le métier de danseuse-interprète avec Jean Nanga, professeur de modern-jazz. Passionnée, elle mène en parallèle sa formation d’infirmière et celle de danseuse avant de partir s’installer en 1986 à Paris pour y acquérir des diplômes officiels.
Parallèlement à ses cours elle participe à des stages tous styles confondus: jazz, contemporain, classique, danse indienne, danse africaine, en Europe et aux Etats-Unis. Elle obtient son D.E.U.G danse et son diplôme d’Interprétation Chorégraphique en Jazz à l’Université Sorbonne – Paris IV.
Lena Blou est aussi titulaire d’un master II Arts, Lettres et Civilisations de l’Université des Antilles et de la Guyane (Martinique) et d’un Certificat d’Aptitude danse contemporaine du Conservatoire national de Lyon.

De l’apprentissage à la création

En 1989, elle continue d’effectuer de nombreux stages en Europe, aux États-Unis et dans la Caraïbe durant lesquels elle côtoie les plus grands dont Bruce Taylor, Carolyn Carlson, Walter Nicks, Alvin Mac Duffy, Anna Czajun, Jacqueline Fynaert, Dominique Bagouet, Alphonse Thiérou, Carlotta Ikéda, Joe Alégado, Frey Faust ou encore Pascal Couillaud…
De retour en Guadeloupe, en 1990 Léna crée le Centre de Danse et d’Études Chorégraphiques (CDEC), considéré comme un lieu de ressources pour la vie culturelle en Guadeloupe et permettant de professionnaliser pour la première fois le métier d’artiste chorégraphique dans les Antilles-Guyane. Part ce centre elle prône l’utilisation de la danse comme outil pédagogique et propose une vision plus large, pédagogique et chorégraphique, des danses traditionnelles. Plusieurs de ses élèves ont intégré de prestigieuses écoles de danse et compagnies internationales.

Naissance de la Techni’ka

En 1993, Léna axe davantage son travail sur une esthétique chorégraphique plus personnelle : la Techni’ka. Après un travail de recherches et d’explorations chorégraphiques de la culture guadeloupéenne, ce style de danse pourtant contemporain, est basée sur la philosophie du Gwo-ka, ancré dans le patrimoine traditionnel et populaire de la Guadeloupe. Elle fait se côtoyer des univers où se mêlent dans un style contemporain, histoire, mythes, légendes, rythmes, corps, équilibres et déséquilibres.
Léna Blou s’est donné pour mission de faire connaitre et l’exporter hors de l’île. En 1995, elle crée la compagnie « Trilogie » qu’elle intègre et à laquelle ont participé plusieurs danseurs internationaux : Shantala Shivalingappa (Inde), Dayron Napolès (Cuba), Vittorio Bertolli (Italie), Vitolio Jeune (Haïti).
En 2002, le danseur et chorégraphe Jean-Claude Gallotta, considéré comme l’un des plus fervents représentants de la « nouvelle danse française », l’invite en résidence au Centre Chorégraphique National de Grenoble et en 2003, c’est le célèbre Maurice Béjart qui l’invite à animer un master-class au Ballet Rudra Béjart de Lausanne en Suisse. Ces 2 derniers l’ont reconnu comme l’une des chorégraphes les plus talentueuses et créatives qu’ils aient connu.

De multiples créations

En 2005, dans une démarche militante de revalorisation du patrimoine culturel, Léna publie l’ouvrage « Techni’ka » qui regroupe ses études musico-chorégraphiques et met en lumière le caractère contemporain de la danse traditionnelle en Guadeloupe, pour lequel elle obtiendra un prix.

livre lenablou

Techni’ka/ lenablou.fr


Léna Blou continue de créer de nombreuses pièces pour son école de danse comme pour sa compagnie mais aussi pour d’autres commanditaires. En 2007 elle élabore des créations chorégraphiques pour la Maison d’architecture de Guadeloupe ou encore pour le spectacle musical de Dominik Coco « Lèspri Kaskòd » à l’Artchipel – Scène Nationale de la Guadeloupe.

En février de la même année, Léna Blou coréalise avec Sylvaine Dampierre le documentaire « Le Pays à l’envers » qui reçut le Prix Patrimoine de l’Immatériel au 31ème Festival du Cinéma du Réel. De 2007 à 2010 Léna Blou diffuse et transmet la Techni’ka à l’occasion d’une série de stages, master-class de danse et festivals que ce soit à Avignon, Toulouse, Madagascar, en République Dominicaine, Barbade ou Paris. En 2010, elle créé le Centre de Formation en Techni’ka (CFTK) qui propose pour la première fois dans la Caraïbe francophone un cursus de formation professionnelle en prenant comme techniques de base cet art chorégraphique.

Léna Blou est aujourd’hui devenue l’ambassadrice de la Techni’ka à travers le monde.Ses créations sont désormais des références majeures de la création contemporaine guadeloupéenne et plus largement caribéenne. Elle a su démontré que de petits territoires comme les nôtre ont bien des choses à apporter au reste de la planète!
 

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