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Ouragan : la banane antillaise prend cher

Rédigé par

23.09.2017

Les Antilles françaises n’auront pas été épargnées par les ouragans tropicaux qui les ont secouées ces dernières semaines. Les îles Saint Barthélemy et Saint Martin ont été ravagées par Irma (et José dans une bien moindre mesure). Les dégâts matériels sont nombreux et il faudra du temps pour reconstruire. L’ouragan Maria a ensuite pris le relai et s’est acharné sur la Guadeloupe et la Martinique, avec des conséquences différentes, mais tout aussi catastrophiques…

La banane de Guadeloupe  Martinique en péril

L'industrie de la banane

Un employé du secteur banane/ T photography/ Shutterstock


Maria a soufflé sur les Antilles (Guadeloupe, Martinique, Dominique) ce mois de septembre et a été sans pitié. Si on ne déplore que 2 morts en Guadeloupe, les ravages sont nombreux. Les Saintes sont coupées du monde et sens dessus dessous, tout comme Marie-Galante, tandis que sur la Grande Terre, ce sont les plantations qui ont été rasées. La canne, mais surtout les bananeraies, ont tout simplement disparu, les pieds se pliant et se cassant sous le poids de rafales à 260 km/h. Si la banane peut repartir même coupée, les inondations qui sont arrivées avec Maria finissent de détremper la terre et de tuer les souches. Ainsi, impossible de redémarrer les bananiers.
Édouard Philippe, le Premier ministre, a annoncé la signature de l’état de catastrophe naturelle pour la Guadeloupe qui a tout de même essuyé un ouragan de catégorie maximale 5. Il a déclaré le 20 septembre que « La quasi -otalité des bananeraies de l’île » a été « affectée » par l’ouragan que et la « production est totalement interrompue ».
D’après Le Figaro qui site des spécialistes de la filière banane aux Antilles, 100% des bananeraies de Guadeloupe sont détruites, contre 70% pour la Martinique. Un drame quand on sait que l’exportation agricole de la Guadeloupe et la Martinique repose essentiellement sur la banane. Les exploitants, agriculteurs, petits ou gros, sont tous touchés et inquiets pour l’avenir. Car en plus des récoltes présentes réduites à néant,  les plantations futures sont également en danger. David Mirre, propriétaire d’une exploitation de 12 hectares à Bouillante, a raconté à France Info le 23 septembre : « Je n’ai plus un seul bananier debout. Mon exploitation produit entre 400 et 450 tonnes de bananes commercialisées par an, et génère un chiffre d’affaires de 400 000 à 450 000 euros par an. C’est exactement cette perte que je vais subir pendant l’année 2018 et une partie de l’année 2019. »
La destruction des bananeraies de Guadeloupe annonce une vilaine crise. Car l’île est désormais privée d’une grosse source de revenue et les nombreux salariés du secteur se retrouvent au chômage technique. En Martinique, si les dégâts sont moindres sur la banane, l’ouragan Matthew de 2016 avait déjà mis les producteurs à l’épreuve en détruisant 40% des bananeraies. Eux qui comptaient sur 2017 pour se refaire, jouent une nouvelle fois de malchance.

La banane, l’or jaune des Antilles

Bananes mûres sur arbre/ pp1/ Shutterstock


La banane est le principal produit agricole exporté par les Antilles. Elle représente une manne dont les îles Guadeloupe et Martinique ne peuvent pas se passer. Selon Le Figaro, la filière banane forte de 600 producteurs exporte 250 000 tonnes de bananes vers l’Europe. Le site internet de la filière Banane Guadeloupe Martinique parle plutôt 270 000 tonnes par an. A noter que le secteur est le premier employeur privé en Guadeloupe et Martinique. On parle de plus de 10 000 emplois et 1 actif sur 20 en Guadeloupe Martinique qui travaille dans la banane.
Après Maria, Philippe Ruelle, directeur général de l’Union de groupements des producteurs de bananes (UGPban) estime que dans les prochains mois, l’exportation va chuter à un rythme de 600 à 800 tonnes par semaine. Alors qu’avant, on se situait entre 5000 et 6000 tonnes hebdomadaires. Des pertes financières sont donc à prévoir pour les exploitants et les îles concernées. Vers une hausse des prix au kilo sur les étals des marchés de la métropole ?

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