La journée du 10 mai a été choisie pour engager une réflexion sur la mémoire de l’esclavage, le faire entrer dans notre Histoire et de commémorer son abolition. Pourquoi le 10 mai ? Car c’est à cette date en 2001 que le Parlement a adopté la loi Taubira « reconnaissant la traite négrière transatlantique et l’esclavage comme crime contre l’humanité ». La France reste le premier État ayant déclaré la traite négrière et l’esclavage « crime contre l’humanité ». Cette journée se veut être un moment de réflexion civique sur le respect de la dignité humaine.
Suite à cette loi, un Comité pour l’Histoire et la Mémoire de l’Esclavage a été créé, chargé de garantir la perpétuation de la mémoire sur l’ensemble du territoire français. Chaque année a lieu dans le jardin de Luxembourg une cérémonie de commémoration, en présence de représentants et personnalités du monde politique et culturel.
Une attention particulière est aussi accordée au 27 avril 1848, date de signature du décret d’abolition de l’esclavage en France et au 23 mai 1848, date officielle de l’abolition de l’esclavage, devenue aussi celle de la grande marche silencieuse de 1998, organisée par le comité du même nom le CM98, qui a contribué au débat national et au vote de la loi.
L’Histoire et l’enchaînement des événements ont fait que la date de commémoration est différente d’un territoire à l’autre, de celle de la métropole. Elle a lieu le 22 mai en Martinique, le 27 mai en Guadeloupe et à Saint-Martin, le 10 juin en Guyane, le 9 octobre à Saint-Barthélémy, le 20 décembre à la Réunion.
La Grande-Bretagne a aboli l’esclavage en 1833. Sous cette impulsion, les idées humanistes progressent en France au travers de porte-paroles comme l’abbé Grégoire, Alexis de Tocqueville, Victor Schœlcher, Cyrille Bissette…
22 & 27 mai 1848, une abolition « en avance »
À la Martinique, après la proclamation de la 2ème République (fin mars 1848) qui leur promet enfin la liberté, les esclaves « pressants », se soulèvent le 22 mai à Saint-Pierre, et contraignent le gouverneur à proclamer l’abolition sans attendre l’arrivée des décrets du 27 avril prévue le 4 juin et programmant l’abolition 2 mois après leur promulgation, soit en aout. 5 jours après, le 27 mai 1848, le gouverneur de la Guadeloupe échaudé par l’insurrection sur l’île voisine proclame aussi l’abolition de l’esclavage alors que le décret officiel arrive le 5 juin à Basse-Terre.
Un autre chapitre de l’Histoire des Antilles s’ouvre :
Après l’abolition, les planteurs ont besoin de nouveaux travailleurs. Les tentatives de recrutement de « petits Blancs » venus d’Europe échouant, les colons se tournent vers les comptoirs français en Inde. Les premiers Indiens (300 personnes), arrivent en Guadeloupe en 1854. Entre 1854 et 1889, plus de 42.000 travailleurs indiens accostent principalement en Guadeloupe. Bien qu’à cause des dures conditions de travail et des mauvais traitements, des milliers repartirent en Inde, beaucoup sont aussi restés et ont donné naissance à la communauté indienne créole que l’on connait aujourd’hui !
+ D’informations :
Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE) : http://www.cnmhe.fr/
Site officiel du Comité de la Marche du 23 mai : http://23mai.cm98.fr/
Ministère de l’Outre-mer : www.outre-mer.gouv.fr
0 commentaires