La Nouvelle de Natacha Odonnat
DJ Nat. C’est le nom que je me suis donné quand j’ai commencé à proposer mes pensées musicales sur les réseaux sociaux.
Dès le matin, j’avais des chansons dans la tête. Si je ne les écoutais pas, elles m’obsédaient.
Quand je les écoutais, une phrase me trottait encore dans la tête. Étrangement les chansons et les phrases avaient toujours un message pour moi. Message que je m’empressais de partager à mes followers en musique et en mots.
They say Daddy, sinners have soul too
Je me rappelle encore de ce matin ou j’ai dû courir sur YouTube visionner l’extrait du film La couleur pourpre avec la chanson God is trying to tell you something. La phrase qui capta mon attention à ce moment fut celle-ci : « They say Daddy, sinners have soul too. »
Depuis des mois, j’errais dans les couloirs de la mort. J’avais oublié que j’étais en vie. Je m’empêchais d’être l’artiste que je suis. J’avais arrêté de chanter, de danser, de peindre, d’écrire. Je voulais me punir de je ne sais trop quoi. Je voulais me faire souffrir. Je croyais n’avoir ni droit au bonheur ni même le droit d’exister.
Ce matin-là, Dieu me rappelait que ce n’était ni à moi ni à aucun autre d’en juger. Il me disait qu’il m’aimait et ce, de manière inconditionnelle.
Je n’avais jamais joué d’un instrument mais avais toujours eu l’oreille musicale. Mes pensées m’amenaient progressivement à mon instrument de prédilection : les platines.
Je résistais. J’étais pleine de préjugés. « Comment une femme réservée, bon chic, bon genre comme moi, pouvait-elle se retrouver derrière des platines ? », me disais-je. « Pourrais-je être acceptée dans le milieu? Aurais-je un public? »
Ce matin-là, j’eus ma réponse : « Je suis DJ Nat et mon âme vibre avec vous. »
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