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Quelles différences entre les carnavals aux Antilles-Guyane ?

Rédigé par

4.02.2016

« L’organisation du carnaval aux Antilles-Guyane est un rituel qui suit un ordre bien déterminé… »

Les jours gras dans le détail

Le Samedi gras est le jour de sortie des reines du carnaval, ainsi que du carnaval des enfants.
Le Dimanche gras  est le jour de présentation de Vaval, mannequin géant (bwa-bwa) qui est promené sur un char dans la ville chaque année, créé en fonction d’une thématique, bien souvent une vision satyrique d’un fait politique ou social. A ses côtés défilent les reines du carnaval.
Le Lundi gras : des groupes à pieds sillonnent dès l’aube les quartiers et réveillent la population, incitant les gens à les suivre dans les vidés en pyjama.
Le Mardi Gras est le jour où les carnavaliers habillés de rouge et noir défilent aux côtés des diables rouges cornus, aux costumes recouverts de petits morceaux de miroirs disséminés, tout en faisant résonner les grelots qui ornent leur bonnet avec leur fourche. On les retrouve aussi dans les autres carnavals créoles.

Les diables rouge sont de sortie le mardi gars carnaval 2013 Crédit photo Henri Salomon

Les diables rouge sont de sortie le mardi gars carnaval 2013 Crédit photo Henri Salomon


Le mercredi des Cendres marque la fin du carnaval et le premier jour du carême. Les couleurs des carnavaliers sont le noir et le blanc et Vaval accompagné de son cortège de diablesses est mené au bûcher où bouc-émissaire des tracas de l’année, il sera brûlé  à la tombée de la nuit . Sa mort est même annoncée à la radio.

Les spécificités du carnaval en Martinique :

-Le lundi gras est aussi le jour des mariages burlesques célébrés par Vaval. C’est l’une des manifestations du renversement des règles sociales pendant la période carnavalesque. Des femmes travesties en hommes défilent aux côtés d’hommes déguisés en femmes, de manière plus ou moins osée.
-On court le « vidé » : les gens défilent en sautant et en dansant dans les rues au son des instruments des musiciens qui jouent souvent au sein de groupes à pied : des orchestres costumés et mobiles composés essentiellement de percussions et de cuivres. D’autres jouent également du chachas (calebasses remplies de graines), de conques de lambis ou du sifflets.  Le mot viendrait de l’expression « vider la salle », en référence à la pratique des artistes qui, après avoir passé la nuit à festoyer, devaient lever le camp en entraînant les fêtards dans la rue au son de leur musique.
-Héritage direct de l’Afrique ancestrale, le personnage de Marian’ est traditionnel de la Martinique. Entièrement couverte de feuilles de bananes séchées, Mariann’ tournoie et fait chanter son feuillage au rythme des ti-bwa.
carnaval
-Les malpropres sont des personnages incontournables des jours gras, porte-paroles des jeux de mots, d’insanités, de blagues ou de pastiches de revendications sociales et politiques, souvent habillés de dessous féminins.
-On sort des vieilles voitures arrangées pour la période de couleurs criardes, taguées ou couvertes de photos et sur le toit desquelles on peut voir une baignoire, un bwa-bwa ou des personnes.

Les spécificités en Guadeloupe :

– On ne parle pas uniquement de groupes à pied, mais également de groupes à po: groupes traditionnels indépendants qui utilisent des tambours couverts de peau d’animal (cabri, mouton…), et d’autres instruments traditionnels. Voyant en cette fête une occasion de dénoncer leur sort devant les maîtres, les Guadeloupéens durant le carnaval ont commencé à donner des paroles revendicatrices aux chants et à exhiber des symboles de l’oppression coloniale en portant des tenues de couleur kaki, des casques blancs coloniaux, des chainons, des fouets utilisés dans un phénomène d’inversion afin d’affirmer la volonté d’être aujourd’hui, seuls maîtres de leurs vies. Se distinguant de la représentation festive et policée du carnaval, ils se rapprochent de l’esprit des mas pour qui le carnaval est une occasion de montrer le côté festif, mais aussi l’héritage historique : la violence de la colonisation, de l’esclavage…
Le groupe Vakaband sait partager son énergie enflammé à chaque édition du carnaval Crédit photo D-Key Facebook D-Key Photography
– Le mas (masque) définit toute personne ou groupe défilant en marge des défilés officiels. Se sont des personnages  issus de l’histoire ou de l’imaginaire guadeloupéen qui défilent au sein des groupes à po se distinguent par leur aspect effrayant en faisant claquer parfois le fouet sur  leur passage. Leur corps est généralement maquillé avec des éléments naturels : suie, feuilles de bananier séchées, cornes de bœuf… Le mas est avant tout là pour valoriser le patrimoine historique et rappeler les différents ancêtres du peuple guadeloupéen, tous victimes de la colonisation : « Mas a roukou » (masque à roucou) pour rappeler le génocide des Indiens Caraïbes, le « Mas a Kongo » ou « Mas a pay » (masque à paille) pour rappeler les Africains et le « mas a glas » (masque à miroirs), pour rappeler les Indiens.
Le nom désigne à la fois le déguisement, la personne qui le porte, la musique et la danse, ainsi que la masse populaire qu’il représente. On parle aussi de « déboulé » : marche rapide et cadencée.

Les spécificités du carnaval en Guyane :

Typiquement guyanais, les bals parés-masqués sont des bals costumés organisés pendant la période carnavalesque durant lesquels ce sont des personnages féminins, les touloulous qui mènent et invitent les cavaliers à danser.
-Les Nèg’marrons sont des personnages symbole de la dissidence des esclaves qui défilent le corps enduit d’huile et de charbon et qui parfois parader en courant. En Martinique, on parle plutôt de nèg gwo siwo ou a technique est quasiment la même.

Touloulou - Carnaval de Guyane

Touloulou – Carnaval de Guyane


– Les Touloulous et tololos sont les personnages les plus célèbres du carnaval guyanais. Les Touloulous sont des dames très élégantes, aux allures de grandes bourgeoises portent un masque, afin d’être méconnaissables. Recouvertes de, robes, jupons et tissus colorés de la tête aux pieds, elles défilent dans les rues et dansent dans les bals parés-masqués. Depuis les années 1980, il existe également des tololos (traduire « ton pénis » en créole guyanais), pendants masculins des femmes-touloulous.

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Peu importe où vous fêterez le carnaval, dans chacune de ces régions vous attend un spectacle pour les yeux et les oreilles  inoubliable, un rassemblement de toutes les classes sociales dans une ambiance totalement débridée, tout en restant traditionnelle !
 

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