°Nous vous avons présenté le mouvement Blackface la semaine dernière, découvrez maintenant ses caractéristiques des personnages du Blackface ainsi que ses .
Les stéréotypes
La Mama (en anglais «Mammy»): femme noire d’un certain poids, fidèle à son maître.
L’Oncle Tom: homme noir qui chérit les idéaux des blancs.
Le Mâle (en anglais «Buck»): homme noir bellâtre attiré par les femmes blanches.
La Gueuse: femme noire aguicheuse (jouée par un homme en robe).
Le « Pickaninny », qui signifie si on le traduit et le découpe «choisis un idiot»: enfant aux cheveux hirsutes présentés comme bête, impulsif qui se blessait et mourrait souvent dans les shows.
Les minstrel shows ont eu une influence importante dans le monde du divertissement, à la radio, à la télévision, au cinéma et même dans certains personnages animés du XXème et du XXIème siècle.
Warner Brothers et MGM utilisèrent fréquemment le Blackface dans les leurs, perpétuant le stéréotype du noir paresseux, bête et violent.
Walt Disney s’en est aussi inspiré, avec son personnage le plus célèbre Mickey Mouse qui chante, danse et sourit constamment, tout comme les noirs dans les shows qui étaient la forme de divertissement la plus populaire aux Etats-Unis à l’époque.
Les stars du Blakface
Le comédien Thomas D. Rice a été la première star de Blackface sous les traits du personnage «Daddy Jim Crow» qui chantait la chanson « Jump Jim Crow » (se moquant d’un esclave handicapé) et dansait en effectuant une chorégraphie soi-disant africaine. Jim Crow était en réalité une parodie des esclaves Noirs dont nom sera donné aux lois Jim Crow qui ont codifié la ré-institutionnalisation de la ségrégation raciale dans de sud du pays et devint synonyme de mise à l’écart des Noirs dans des zones réservées.
Zip Coon, autre personnage récurrent créé en 1834, était un esclave affranchi arrogant en quête de respect mais qui ne parvenait pas à s’habiller et s’exprimer correctement. On désignait Jim Crow, Zip Coon et les autres personnages, sous le nom de «coon ».
Le Blackface aujourd’hui
Quelques décennies plus tard, des Afro-Américains reprirent à leur compte les minstrels shows faisant de l’auto-dérision. C’était pour eux une opportunité d’interpréter des personnages sur des scènes théâtrales d’envergure et d’entrer dans l’industrie du show business américain.
C’est de cette façon dégradante que beaucoup de comédiens et danseurs noirs ont ouvert les portes pour que les noirs puissent monter sur scène un jour sans blackface. Le premier à le faire William Henry Lane, connu sous le nom de Master Juba, était danseur de claquettes. Il finit par être si connu qu’il pu monter sur scène sans le blackface.
Les spectacles de minstrel noirs étaient aussi la possibilité de faire évoluer les show – qui ont joué un rôle important dans la formation de l’opinion publique sur les Afro-américains aux États-Unis – de façon positive sur les stéréotypes négatifs associés aux Noirs. Les Blancs ont commencé à se questionner les conditions de vie des esclaves…
Le Blackface n’a pas disparu…
Le blackface se perpétue aujourd’hui à travers les séries américaines ( Arnold & Willy, Steeve Hurkel, Le prince de Bel Air) où les ados afro et obèses roulent des yeux, les films où les Noirs sont caricaturaux (Professeur Foldingue, Big Mama), les spectacles de comiques comme Michel Leeb ou Annie Cordie qui se moquent des Africains ou encore le film français censé dénoncer le racisme: Agathe Cléry d’Etienne Chatilliez (2008).
Spike Lee s’est penché en 2000 sur le thème des minstrel shows et du blackface dans le film The Very Black Show (en anglais, Bamboozled) dans lequel il montre les conséquence de près de 2 siècles de préjugés et images dégradantes des populations noires aux Etats-Unis.
The Very Black Show: http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=27060.html
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