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Saartjie Bartman, découvrez l'histoire de la Venus hottentote

Rédigé par

14.03.2016

Saartjie Baartman, de son vrai nom Sawtche, est née aux abords abords du Cap en 1789 dans l’actuelle Afrique du Sud au sein d’un des ethnies les plus anciennes de la région, les Khoïkhoï (ou Khoïsan), massacrées par les colons néerlandais au XVIIème et XVIIIème et mis en esclavage par les Boers.

Une monstruosité pour certains

Sawtche possédait tous les attraits physiques des femmes de son peuple, mais qui aux yeux des européens était une monstruosité, une anomalie…: une hypertrophie des hanches et des fesses (stéatopygie) et des organes génitaux protubérants (macronymphie appelée « tablier des Hottentotes »).
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Sawtche est, dès son plus jeune âge, asservie avec ses 3 frères et 2 sœurs par des fermiers Boers. Conformément à l’usage, son maître lui donne d’un prénom néerlandais, Saartji, , diminutif de Sarah.

Exhibition européenne 

En 1810, un chirurgien militaire de la marine britannique, Alexander Dunlop, découvre la morphologie hors du commun de Saartjie et a l’idée de l’exhiber en Europe dans les zoos humains. Il convainc Saartjie de partir pour l’Angleterre, qui accepte, influencée par son « manager » et ancien propriétaire Hendrick Caesar. Ce dernier lui fait croire qu’elle y trouvera fortune et liberté en contrepartie.

Le début de l’enfer

Débarquée à Londres en septembre 1810, Saartjie devient une attraction foraine.  Elle est « exposée » dans une cage, montrée comme une bête sauvage exotique à qui on ordonne d’avancer, rentrer et de sortir, comme un animal, grossière excuse pour  montrer son anatomie. Elle endure l’humiliation, les regards, les moqueries et le toucher de certains spectateurs.
L’African Association tente un procès pour exposition de manière indécente et de violation de l’acte d’abolition de la traite des esclaves de 1807.  Mais ses « agents » la font passer pour une artiste, produisent un contrat selon lequel elle percevrait une partie des recettes des spectacles. La Cour conclut à un non-lieu.

3 francs pour la voir et plus pour la toucher

En décembre 1811, avec l’autorisation spéciale de l’évêque de Chester, elle est baptisée dans la cathédrale de Manchester officialisant son nom européen de Saartjie Baartman, qui signifie « barbu » en afrikaner peut-être en référence à la barbe de Caesar. Par la suite elle est exposée dans le nord de l’Angleterre et en Irlande. Lorsque le public britannique se lasse de Saartjie elle est alors exposée aux Pays-Bas, puis  à partir de septembre 1814 en France, où l’esclavage est encore légal. Elle est exploitée par Henry Taylor, un autre organisateur de tournées, puis par un montreur d’animaux exotiques, Réaux qui fait payer 3 francs pour la voir et plus pour la toucher dans les cabarets.

3 francs pour la voir et plus pour la toucher

Objet sexuel

Bien que perçue comme une étrangeté, elle  dégage chez le public masculin en particulier, une forme d’érotisme exotique, un objet de désir inavouable, mystérieux. C’est à cette occasion qu’elle est surnommée « Vénus hottentote ». Souvent présentée nue, son exhibition est ouvertement perverse et obscène.
Les hommes blancs, qui se sentaient d’autant plus « supérieurs », fantasmaient sur ses formes et son corps généreux. Elle devient par la suite un objet sexuel lors de soirées privées de l’aristocratie et commence à boire. Ses « impresarios » n’hésitent pas à la droguer afin de mieux abuser d’elle et la prostituer.
Découvrez la suite de l’Histoire de la Vénus dans notre deuxième article à paraître dans la semaine.
Livre: Venus Hottentote de Carole Sandrel:  http://www.amazon.fr/V%C3%A9nus-Hottentote-Carole-SANDREL/dp/2262032300

Livre 'Venus Hottentote' par Carole Sandrel

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