Définition
Le Chanté Nwel (chanté Noel) est une tradition antillaise qui se déroule entre les fêtes de la Toussaint et le jour de Noël, principalement en Guadeloupe et Martinique. Sorte de karaoké, c’est un regroupement de personnes pour danser et chanter en chœur des cantiques de Noël version créole aux sons d’instruments comme les ti-bois, tambour, cha-cha et accordéon toute la nuit, et partager des plats traditionnels: : boudin, pâtés de viande, ragoût de cochon, pois d’angole, jambon de Noel, le tout accompagné de rhum sous forme de de ti-punch, de schrubb et de punch coco.
Les premiers chanté Nwel
L’origine des chanté nwel remonte à la période de l’esclavage. Bien que considérés comme des biens, le Code Noir, promulgué par Louis XIV en 1685 , impose que les esclaves soient baptisés et instruits dans la religion catholique.La Fête de Noël devient une célébration religieuse imposée aux esclaves qui même s’ils adoptent la religion des maîtres, conservent secrètement leurs croyances. Noel tombe à la même période que le rite de la fécondité célébrée par la calenda (danse) probablement originaire de la côté de Guinée. Les esclaves ont appris des jésuites à jouer de certains instruments ou ont été formé comme choristes pour les offices religieux. Les esclaves apprécient le repos dominical et les jours fériés, revisitent les chants et en profitent pour s’adonner à la danse et à la musique. Il s’est créé un mélange de culture africaine et de textes catholiques européens. C’est ainsi que les cantiques de Noël ont pris leur place dans la tradition musicale créole.
Autrefois les Chanté Nwel ne se pratiquaient que le soir du 24 décembre et on faisait la ribote : on passait de maison en maison que se soit dans la famille mais aussi en invitant voisins et amis. C’étaient des grands moments de partage et de solidarité. En ville comme à la campagne, les orchestres étaient composés d’accordéon, de guitare, de siak, de chacha, de tambour dibas et de chanteurs. La nuit de Noël, après la messe de minuit, les groupes se déplaçaient de maison en maison pour fêter la nativité, partager le manger et le boire. Il y a eu au début des années 1980, un nouvel intérêt pour ces rencontres de Noël traditionnelles qui auparavant étaient appelées « veillée de Noel ». Plusieurs groupes se sont spécialisés et font perdurer la tradition sur des rythmes de biguine, de mazurka, de valse créole et en créant de nouvelles versions ou ressortant des oubliées.
Les Kantik
Les cantiques sont des chansons créées au Ve siècle, durant le Moyen Age et seraient originaires des régions de Lyon et d’Avignon. Ils étaient composés en latin, mais à partir du XIIIe siècle ils sont traduits en langue familière et devenus des chants populaires. Au fil des décennies ces chants sur le thème de la Nativité, sont devenus des mélanges de profane et de sacré: d’anciennes chansons populaires médiévales françaises de Noël, avec parfois des passages en latin et qui ont pris le rythme des Antilles. Chaque chanson à son refrain en créole instant de défoulement et liesse générale. Ils ont pour but d’inspirer au recueillement, à la joie, à la paix, l’espoir. Les chansons sont réunies sous forme de petit recueil conservé soigneusement, parfois de génération en génération. Il en existe une quarantaine, 5 sont sur l’Avent, 1 est destiné à la veille de la nuit de Noël, 5 sont réservés à la nuit de Noël et les 27 autres pour le jour de Noël. Les cantiques les plus chantés sont : Dans le calme de la nuit, Joseph mon cher fidèle, Michaud veillait, Allez mon voisin, Quand Dieu naquit à Noël, Oh la bonne nouvelle, Naissez l’amour vous y convie…
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