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Mythes, Légendes et Croyances traditionnelles des Antilles-Guyane

Rédigé par

27.07.2015

Le zombi

De tous les esprits, le zombi est le plus connu et le plus craint. Son nom d’origine africaine dérivé de zumbi, désigne un mort-vivant. Il est représenté comme un homme immense, sans tête ni bras, ramené à la vie après son enterrement par un quimboiseur et condamné à errer sans fin parmi les hommes. Il n’est pas particulièrement dangereux, mais reste effrayant.
Souvent dans les cases, on plaçait un petit tas de sable pour les décourager, car un zombi est censé compter tous les grains avant de franchir un seuil. Il n’est pas rare encore aujourd’hui, plutôt en milieu rural, d’entendre certains parents dire à leurs enfants qu’un zombi va les emporter s’ils ne sont pas sages !

La Diablesse

La légende veut qu’elle soit une femme guettant les hommes la nuit afin de les séduire pour leur plus grand malheur. Sur les plantations elle était redoutée par les esclaves, car elles représentaient des femmes Blanches (femme ou filles de maître) qui prenaient un malin plaisir à séduire les plus beaux esclaves qui étaient ensuite très sévèrement punis par le maître…
Elle est représentée sous les traits d’une femme très belle, mais ayant des sabots de cheval ou de bouc à la place des pieds ou sur une charrette lancée à toute allure en jouant du tambour. Elle hanterait les forêts ou les abords des rivières locales où elle entrainerait les hommes qui n’en reviennent jamais…

Une diablesse selon la légende antillo-guyanaise- sadida

Une diablesse selon la légende antillo-guyanaise — sadida

Manman dlo

Littéralement la « mère des eaux » est l’équivalent de Simbi, Yémanja, yemaya, Mamy wata dans les mythologies africaines. C’est la sirène locale qui exige des hommes, séduits par sa beauté et son chant, des tâches avilissantes (lui gratter le dos, ramasser un peigne, démêler sa chevelure…).
S’il ne répond pas à sa demande, elle fait chavirer sa barque pour l’entrainer dans les flots et le noyer. On la retrouve souvent dans les contes. En Martinique au fond de la mer dans la baie de Saint-Pierre, une sculpture la représente en hommage à la mer.

Le soucougnan

Appelé aussi « volant », son nom serait dérivé du mot peul sukunyadio, qui désigne une vieille sorcière se débarrassant de sa peau la nuit venue.
Sorte de petit vampire capable de voler, il peut se métamorphoser en boule de feu, en animal, mais aussi changer de peau, qui profite du sommeil des gens pour leur faire du mal et boire leur sang.

Le dorlis/dowlis ou homme au bâton

Appelé « mari de nuit » dans certains pays d’Afrique (Sénégal, Burkina Faso), c’est un esprit malin dont le seul but est d’assouvir ses désirs sexuels sur des hommes ou des femmes durant la nuit pendant leur sommeil. La journée c’est un homme ou une femme comme les autres, mais la nuit venue il peut devenir invisible ou prendre une forme animale pour rentrer chez sa victime.
On dit que pour le repousser il faut mettre une culotte rouge ou noire à l’envers et mettre une paire de ciseaux sous le lit.

Les accessoires du quimbois

Les accessoires du quimbois

Le morphoisé/mofwasé/gens gagé

Déformation du mot « métamorphosé », c’est un homme ou une femme qui en quête de pouvoir, d’amour ou d’argent, après avoir pactisé avec le Diable (d’où l’expression gens engagés donnant en créole gens gagés), peut prendre l’apparence d’une bête sauvage, le plus souvent d’un chien, comme dans la lycanthropie (fait de se changer en loup-garou).
Pour cela, il enlève sa peau humaine et la nuit, prend sa forme animale. Il doit retrouver sa peau d’origine avant le lever du jour au risque mourir ou d’être condamné à errer sous sa forme animale pour toujours.

Le Chouval twa pat

Le cheval à trois pattes serait en réalité un homme qui se serait transformé pour rappeler que c’est mal de rentrer chez soi en état d’ébriété. Par conséquent, il veut du mal, mais aussi du bien !
L’homme métamorphosé en cheval existe dans de nombreux rites chamaniques, le vaudou haïtien ou dans la sorcellerie africaine. Apparaissant la nuit, sans cavalier, il est reconnaissable au rythme particulier et inquiétant de ses sabots. Son galop fait peur, car il signifie qu’il va vous empêcher de rentrer chez vous.

Le Baclou

Appelé aussi « gnome visqueux », il est spécifique à la Guyane et serait la création de personnes cherchant à nuire ou à s’enrichir. Par exemple, à Cayenne, on dit qu’un commerce qui fonctionne très bien cache sous la caisse ou son comptoir un Baclou ! En retour, en cas de réussite, il peut demander l’âme d’un proche (sœur, frère, parents, enfant).
On dit qu’il est très laid, mesure moins d’1 mètre, à l’allure humaine, mais avec une tête de cochon, et les pieds retournés, mais il peut prendre la forme d’un enfant ou d’une femme se transformant progressivement.

Le Maskilili

Est un personnage guyanais qui vivrait dans la forêt amazonienne et sortirait que la nuit particulièrement lors du Carnaval pour se nourrir de grains de café vert ou de piment Bondamanjak et repartir dans les bois une fois celui-ci terminé.
C’est un petit monstre, pas très grand, malicieux, mais jamais méchant qui serait pourvu de pieds à l’envers pour que les gens, qui suivent ses pas en forêt (surtout les chasseurs et les enfants) se perdent !

Le quimbois/tchinbwa/kenbwa ou tyenbwa

Est l’équivalent du vaudou haïtien. C’est une forme de sorcellerie qui vient du français : « tiens, bois ». Elle est pratiquée par un personnage mi-sorcier, mi-rebouteux appelé quimboiseur qui fait de la magie sur commande. Il est aussi appelé séancier, gadézafé, gadò ou malfentè.
Homme ou femme, on va le consulter pour demander des conseils, en amour, en travail, en argent, ou pour se protéger contre les mauvais esprits ou jeter un sort à un ennemi.

Le bain démarré

Est un bain de mer ou de rivière pris en début d’année, en général le 31 décembre à minuit, afin de se délivrer de toutes impuretés et mauvaises choses de la précédente. Il peut aussi être pris à un moment important de sa vie ou prescrit par un quimboiseur pour conjurer un mauvais sort.
Après un pèlerinage conduisant à la mer (ou à la rivière), on se déshabille, on entre dans l’eau et on se frotte le corps d’herbes et feuillages. Dans la version hindoue, après une triple purification par l’eau, le feu et le rhum, la famille partage son premier repas de l’année, en général un colombo.

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