Le bagne
Le bagne, créé en 1792 prévoit la déportation politique en Guyane des ecclésiastiques non sermentés », dénoncés pour incivisme et en 1795 pour les ennemis de la Révolution française. Sous le Second Empire, Napoléon III en fait la terre de la transportation. Les forçats y sont transférés par bateau de l’Ile de Ré, des bagnes de Toulon, Rochefort et Brest. Avec l’abolition de l’esclavage et l’opposition politique grandissante, une partie des bagnards est remplacée par des esclaves.
Les îles du Salut
Sont 3 îlots situés à 14 kilomètres au large de Kourou. D’abord appelées Îles du Triangle à cause de leur disposition, elles prirent ensuite le nom d’Îles du Diable à cause des forts courants qui rendaient leur accès très périlleux. En 1763-1764 une grande partie des colons français arrivée en Guyane pour la peupler, a été décimé par la fièvre jaune, l’épuisement, le manque de nourriture et d’eau potable, la désorganisation. Les survivants trouvèrent refuge sur ces îles au climat plus supportable et sans moustiques, les rebaptisant Îles du Salut.
Le bagne a existé entre 1852 et 1945, dans lequel près de 70 000 bagnards dont 50 000 sont morts.
L’Ile Royale, la plus grande, centralisait l’hôpital, l’administration pénitentiaire et le commandement des 3 Iles. L’île Saint Joseph, la plus sauvage, recevait les repris de justice, et l’île du Diable les espions, les déportés politiques ou de droit commun, dont les plus connus furent Alfred Dreyfus, Guillaume Seznec et Henri Charrière dit Papillon. Elle est aujourd’hui interdite d’accès.
Elles sont aujourd’hui une destination incontournable de Guyane et un des lieux touristiques les plus fréquenté du département.
Le camp de la Transportation
Est un établissement pénitentiaire construit à Saint-Laurent-du-Maroni. C’était la centrale du bagne de la Guyane française. Inauguré en 1858, il était un passage obligé : tous les condamnés venant de la métropole y débarquaient avant d’être ensuite répartis entre les différents camps (à Cayenne, Saint-Jean-du-Maroni, les Îles du Salut) ou restaient à Saint-Laurent. Le bagne a accueilli le célèbre « Papillon » qui a laissé la trace de son passage dans la cellule 47 du 4ème quartier.
La ville de Saint-Laurent-du-Maroni était à l’époque une commune pénitentiaire qui s’est développée au côté du camp, dont les habitants étaient presque tous des gardiens ou des bagnards libérés. À l’entrée, une exposition photos permanente retrace l’historique des lieux qui ne fermèrent leurs portes qu’en 1946. Le bagne a été classée monument historique en 1994.
Le fort Cépérou
Une légende veut que le roi Cépérou, chef des indiens Galibis ait eu un fils du nom de Cayenne qui passionnément amoureux de la princesse Belém fit appel au sorcier Montabo pour l’aider à la conquérir. Il put ainsi rejoindre Belém et l’épouser en franchissant une immense rivière aux eaux tumultueuses. Pour le récompenser, le roi Cépérou décida que le village au pied de la colline sur laquelle il vivait s’appellerait Cayenne…
En 1643, Charles Poncet de Brétigny, pionnier de la colonisation de la Guyane, achète au chef amérindien Cépérou une petite colline de 35 mètres de hauteur, pour sa position stratégique. Les premières fondations sont posées par sa compagnie puis d’autres commerciales pour conquérir et exploiter le territoire. Mais ces implantations ne réussirent pas à prospérer à causes de conflits internes, d’attaques des autres puissances européennes et des Amérindiens. Le fort est renforcé pour mieux faire face à leurs attaques mais surtout celles des Anglais et des Hollandais qui en prendront successivement possession. Le 21 décembre 1676, est la date marquant le retour définitif de la France en Guyane. Les troupes dirigées par le vice-Amiral d’Estrées, reprennent au prix de grosses pertes humaines, la ville et le fort aux Hollandais. 1689, la conception d’une nouvelle enceinte avec bastions, fossés, palissades, remparts est confiée à Vauban. Les travaux sont effectués dans de terribles conditions par plus de 360 esclaves.
Aujourd’hui il ne reste de cette ancienne redoute que quelques éléments érodés comme le clocher en bois où durant un grand incendie qui ravagea Cayenne en 1888, la cloche que l’on peut voir au musée de Cayenne, ne cessa de sonner pendant dix jours jusqu’à se fêler !
Le fort Cépérou est un agréable lieu de promenade. On y accède par une rue en escalier un peu rude à gravir mais à l’arrivée on bénéficie d’une magnifique vue sur tout la ville de Cayenne. Depuis 1980, le fort Cépérou est inscrit à l’inventaire des sites pittoresques de Guyane.
L’église d’Iracoubo
L’église Saint-Joseph est une église catholique dans le bourg d’Iracoubo au bord du fleuve portant le même nom qui, grâce à la volonté du prêtre et à la générosité de ses paroissiens, fut construite à la fin du 19ème siècle. Elle fut en effet construite à l’initiative du père Raffray car les offices religieux étaient célébrés dans un ancien hangar à coton. Les travaux débutèrent en 1887 et durèrent 6 ans. Le financement par le clergé étant insuffisant, les fidèles se mobilisèrent en faisant des dons financiers, matériels et en fournissant de la main d’œuvre. Le père Raffray apporta 5000 francs de ses propres deniers au 12 000 nécessaires pour le projet.
L’église fut entièrement décorée par un bagnard d’un camp de la commune qui, jusqu’en 1977, était resté inconnu. C’est après des recherches que l’on su qu’il s’appelait Pierre Huguet, probablement né en 1850 à Clermont-Ferrand et condamné, en 1889, à 20 ans de bagne pour vol avec effraction. C’était un peintre en bâtiment décrit comme rustre, sachant à peine lire et écrire. Il va pourtant se consacrer à sa tâche 6 années durant et recouvrir les 600 m² de la surface intérieure : plafond, chœur, nef, chevets, piliers… tout l’espace architectural et y peindre dans un style simple et naif angelots, guirlandes de fleurs, différents personnages et icônes chrétiens ou encore un Christ en croix. On pense que ses talents lui ont permis d’échapper aux travaux les plus durs. L’ensemble est surprenant, joyeux, et coloré mais sans référence au milieu guyanais. L’édifice est classé monument historique depuis 1978 et fait incontestablement partie des visites obligatoires.
Le Centre spatial guyanais (CSG)
Est la base de lancement française et européennes située près de Kourou en Guyane française
Mise en service en 1968 elle permet de lancer les fusées européennes, comme Ariane, utilisées principalement pour le lancement des satellites de télécommunications. Le lieu a été choisi grâce à sa latitude proche de l’équateur qui permet aux satellites lancés de bénéficier d’une vitesse additionnelle par rapport à la vitesse de rotation de la Terre.
Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, le CNES doit quitter en 1967 la base de lancement de Hammaguir. Le CNES recommande la Guyane pour sa faible densité de population, son ouverture sur l’océan Atlantique permettant de réduire les risques en cas de problème de lancement et sa localisation non sujette aux tremblements de terre ou cyclones. Le choix est validé par le général De Gaulle en 1964. C’est une des bases de lancement les plus modernes et mieux situées au monde.
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