Les racines du mot « Dancehall »
Beaucoup de gens pensent que le Dancehall est apparu à Londres à la fin des années 1980, mais le style Dancehall, qui signifie littéralement : salle de danse ou de bal (dance halls), est une musique populaire variante du reggae, née en Jamaïque à la fin des années 1970.
Nommé ainsi à cause de la qualité des enregistrements jugée insuffisante par les radios et, par conséquent, appropriée exclusivement pour les salles de danse…
Le mouvement a commencé dans les années 1940 dans la région de Kingston, dans les villes de Trench Town, Rose Town et Denham Town.
Des musiques diverses
Il s’agit à l’origine de toute musique (Mento, reggea, ska) jouée dans un espace clos. Le terme désigna ensuite un type de rassemblements locaux festifs comme les sound systems. Appelé aussi rub-a-dub, Le Dancehall consistait à l’origine à réaliser un nouveau morceau à partir de samples de vieux classiques de reggae.
Le Dancehall comme mouvement politique
A la fin des années 70, la Jamaïque connait d’importants changements sociaux et politiques : le gouvernement socialiste est remplacé par un parti de droite ce qui fait ressortir les thèmes d’injustice sociale, de rapatriement et du mouvement rastafari dans les paroles des chansons, dont l’influence s’éloigne du reggae au profit du nouveau son.
La nouvelle génération s’approprie le Dancehall comme une musique à laquelle s’identifier après 10 ans de culture roots, qui ne leur parlait plus. C’était sa façon de réagir à la rudesse de son environnement.
La révolution
La grande révolution du dancehall est arrivée au milieu des années 1980 avec l’apparition sur l’île de l’instrumentalisation électronique et des machines numériques. En 1985, le producteur Loyd « King Jammy » James est le premier à amorcer le changement par la création du riddim (l’instrumental) devenu un hymne, Sleng Teng à partir uniquement d’une boite à rythmes et un synthétiseur.
L’évolution rapide de la technologie de sonorisation a joué un rôle important car les disques pouvaient être produits plus rapidement et à moindre coût. Il existe une superposition du genre musical et d’un état d’esprit. Les raggamuffins jamaïcains autoproduisent leurs disques sur lesquelles ils chantent et posent sur l’actualité, et les vendent de ville en ville.
Naissance du Ragga
Le phénomène prend de l’importance et le rythme des musiques change considérablement pour devenir plus rapide et donner le ragga, abréviation de raggamuffin qui signifie à l’origine en argot jamaïcain: « vagabond » de par son origine sociale, mais aussi « débrouillard » qui galère mais qui restera honnête et fera tout pour s’en sortir sans jamais trahir personne….
Il consiste pour les DJs à poser sur des rythmiques plus rapides que le reggae et non plus roots.
Aujourd’hui on en est arrivé à une manière de chanter typique, proche des consonances hip-hop et se démarquant du style « singer » (chanteur) plus mélodieux.
Les Pionniers du Dancehall
Le début des années 1980 voit l’apparition de toute une génération de chanteurs qui va devenir représentative du genre en Jamaïque s’illustrant autant en studio, en sound systems que sur des grosses sessions numériques: Papa San, Stitchie, Nardo Ranks…
Des Djs féminins
Apparaissent aussi des DJs féminins : Sister Charmaine, Lady G, Lady Junie, Junie Ranks, Lady Saw, Sister Nancy et Shelly Thunder et plus tard une nouvelle génération de producteurs ; Junjo Lawes, Linval Thompson, Gussie Clarke et Jah Thomas.
Explosion à l’international
Les 2 plus importants DJs des débuts du Dancehall sont Eek-a-Mouse et Yellowman et qui devient le premier DJ jamaïcain à signer avec un label major américain. Puis dans les années 90, le Dancehall explose à l’international, avec des Shabba Ranks, Ninjaman ou Super Cat…
Le style ouvre la voie à un Dancehall hardcore représenté par des artistes comme Beenie Man, Bounty Killer, Sizzla ou Capleton, Vybz Kartel.
Les stars du Dancehall
Les années 2000 sont marquées l’émergence sur le plan mondial de quelques stars parmi lesquelles Shaggy, Mr. Vegas, Elephant Man et surtout l’iconique Sean Paul auteur d’une série de hits internationaux entre 2001 et 2010.
En France, en 1990 le chanteur Tonton David fut l’un des pionniers du Dancehall français. Suivent des Lord Kossity, Nuttea, Neg’ Marrons, Raggasonic qui émergent sur les petits écrans et ondes radios. Apparaissent ensuite des représentants ultra-marins comme Admiral T, Krys ou encore Kalash, protégé du chanteur de rap populaire Booba.
Découvrez la suite des origines du DanceHall dans un nouvel article à paraître sur Blake’s.
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