Découvrez la deuxième partie de notre article consacré à la reine Hatshepsout.
Un règne glorieux
Hatshepsout sera l’un des plus grands Pharaons de l’histoire égyptienne. Grâce à l’appui de dignitaires compétents et dévoués, elle a su se maintenir au pouvoir pendant une vingtaine d’années et elle meurt âgée d’une cinquantaine d’années. D’après les écrits son règne aurait été pacifique.
Il se caractérise par:
-La reprise de relations commerciales, interrompues depuis presque 300 ans avec le Pount (région dont la situation reste floue) de laquelle elle ressort glorifiée. Ses bateaux en apportent des produits de luxe: myrrhe, ébène, ivoire et or, peaux de bêtes et animaux exotiques (panthère, girafe), parfums, huiles et épices, et surtout d’encens très utilisés dans les cérémonies religieuses, accroissant ainsi la richesse de la XVIIIe dynastie.
-La plantation de 31 arbres de myrrhe originaires de Pount dont les racines ont été soigneusement empaquetées dans des paniers pour leur voyage et certains ont été plantés dans les cours de son temple funéraire. C’est la première tentative connue de transplantation d’arbres…
-La réouverture et l’exploitation des mines de cuivre et de turquoise du Sinaï.
La répression en personne d’une rébellion en Nubie, dont le but fut certainement de mettre fin à une situation dangereuse mais aussi de montrer qu’elle était digne de monter sur le trône.
-Le rétablissement d’une politique étrangère basée sur des relations commerciales et des explorations vers la Phénicie (d’où elle importe du bois nécessaire à la construction des bateaux) ou vers le Sinaï.
Reine bâtisseuse
Hatchepsout est l’un des plus prolifiques bâtisseurs de l’ancienne Égypte. Poursuivant la tradition, elle s’est lancée dans un programme de travaux très ambitieux, restaurant les monuments des anciens pharaons et construisant des temples nouveaux à la gloire des dieux partout en Égypte comme sur le site de Karnak.
Elle y fait ériger 2 obélisques qui portent son nom et celui de Thoutmosis III. L’un toujours debout, est le plus grand obélisque encore érigé et l’autre est tombé, brisé en deux.
On lui doit aussi la construction de son propre temple à Deir el-Bahari dédié à Thoutmosis Ier (sur lequel figure le mythe divin de sa naissance), monument immense et gardé par 120 sphinx, à l’architecture exceptionnelle et d’un décor rare et unique dans l’histoire de l’art égyptien.
Ses réalisations sont grandioses et plus nombreuses que celles de ses prédécesseurs et ses successeurs ont tenté de se les approprier. Sa production de statuaires a été tellement importante que presque tous les musées du monde en ont dans leurs collections.
Une fin de règne mystérieuse
La fin du règne d’Hatshepsout laisse de nombreuses questions en suspens. Il n’y a aucune trace d’une prise de pouvoir de Thoutmosis III par la force, ni de la mort de la reine à ce moment, que ce soit naturellement ou violemment. Les témoignages de son règne, même masculin, sont rares. Il est toutefois certain qu’on a voulu effacer son souvenir : ses images ont été soigneusement martelées, ses statues fracassées, son visage remplacé par celui de son mari décédé.
Dans les anciennes croyances égyptiennes, s’attaquer au nom et à l’image d’une personne était lui refuser l’accès à l’éternité, ce qui était dans le cas de Hashepsout, un symbole plus fort que de s’opposer à elle de son vivant. L’hypothèse que la destruction de ses images ai été la vengeance de Thoutmosis III brimé pendant 20 ans par cette femme dominatrice semble aujourd’hui erronée. Tentative de faire disparaître le fait, contraire à l’ordre et à la tradition, qu’une femme a été pharaon ? Jusqu’à aujourd’hui le mystère persiste.
La momie retrouvée
En 1903, l’égyptologue Howard Carter, qui a découvert la tombe de Toutânkhamon en 1922, a mis au jour dans une des tombes de la vallée des rois, les momies de 2 femmes. L’une était placée dans un sarcophage et l’autre était simplement posée au sol. La première fut identifiée comme celle la nourrice de Hatchepsout, mais l’identité de la seconde demeurait inconnue et a été laissée à l’intérieur de la tombe. Une spécialiste des nécropoles a soulevé la possibilité que cette momie pouvait être celle de la reine en s’appuyant sur le fait que bien qu’elle ne portait aucune parure royale, aucun trésor funéraires, elle avait le bras gauche replié sur la poitrine, ce qui, dans l’Égypte antique, était un geste propre aux momies royales.
Le 27 juin 2007 elle est officiellement authentifiée par Zahi Hawass, directeur du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes, comme étant celle de la reine Hatchepsout grâce à un fragment de molaire retrouvée dans une urne funéraire au nom d’Hatchepsout et qui correspond à une dent de la mâchoire de la reine.
Les archéologues ont réussi à déterminer qu’il s’agissait d’une femme d’une cinquantaine d’années, obèse, souffrant de diabète et d’un cancer des os .Son décès aurait été accéléré par un abcès dentaire mal soigné.
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