Nous vous avons présenté il y a quelque jour certaines des danses et musiques traditionnelles des Antilles Guyane. En voici de nouvelles, mais la liste n’est pas exhaustive…
La Haute taille (en Martinique) ou le quadrille (en Guadeloupe) : est la créolisation de la valse parisienne à 2 temps. Arrivée aux Antilles vers le 17è siècle, elle se jouait au piano et au violon dans les sociétés bourgeoises et dans les autres classes se jouaient à l’accordéon, au tambour, chacha, syiac, violon, avec un « commandeur », personnage central qui donnait les consignes des pas. D’abord dansée en ville, elle survivra ensuite dans les campagnes.
Le Kasékò : est le nom donné à la musique populaire guyanaise créé elle aussi par les ancêtres africains des Guyanais. C’est l’un des genres musicaux emblématiques de la Guyane dont le nom serait la créolisation de l’expression : » casser le corps « et qui désigne à la fois rythme, chants, danse, tambours. Appelé avant Kalennda c’est une danse de séduction dans laquelle les cavaliers montrent leur virilité à leurs cavalières par leurs » Nika «, série de différents gestes et pas où le cavalier feinte la chute, mais toujours contrôlés et maîtrisés. Les cavalières avec leur » Kanmza « (du portugais “Camisa”, qui signifie chemise ou du français “Camisard”) rectangle de tissu qu’elles nouent autour de la taille, ont aussi leurs pas appelé koutren et participent au simulacre de séduction. Cette danse rurale était exécutée à la fin des journées de travail et serait passée progressivement en milieu urbain, pour devenir une danse de clôture, de fin de bal.
Un groupe de kasékò est composé de 4 percussions majeures, le chacha, les tapèt : 2 plaquettes de bois qu’entrechoque la Komandèr pour ordonner le changement de couple sur la scène, et des pas de danse, ainsi que les entrées et les sorties de la scène. Le kasékò clôture, aujourd’hui, de nombreuses soirées traditionnelles guyanaises.
Danmyé : ou Ladja est un art martial, une danse de combat martiniquais qui s’apparente à la Capoeira. Il a été importé par les esclaves qui avaient créé un art de combat inspiré d’une cérémonie initiatique marquant le passage de l’adolescence au monde adulte et qui consistait en un affrontement sous forme de lutte. Il désigne donc une pratique guerrière opposant 2 pratiquants dans un rond (won) formé par les supporters et l’assistance, et régulée par un orchestre, composé d’un tambour et de ti-bwa parfois accompagnés de chants et claquements de main. Une de ses caractéristiques est que l’on se bat, mais les coups sont placés, portés, mais jamais percutés pour faire mal. On développe davantage l’esquive, l’observation et les ruses du combat. Après la départementalisation en 1948, des décrets municipaux interdisent sa pratique, mais les combats continuèrent cependant au cours des fêtes patronales ou au cours de combats “arrêtés”. Il a été remis au gout du jour dans les années 60, grâce aux groupes folkloriques et a connu une nouvelle émergence dans les années 70 avec les mouvements indépendantistes.
La valse créole : est arrivée en Martinique vers 1730. De même que la Biguine et la mazurka, elle a vu le jour dans les années 1920 et s’inscrit dans les danses traditionnelles de bal. C’est une reprise de la valse classique, danse tournante exécutée par un couple sur un mouvement, habituellement à trois temps. Elle est joué par des formations composées de musiciens ayant reçus un apprentissage dans les sociétés musicales ou auprès de professeurs. Bien que n’ayant pas été valorisée comme la biguine, elle appartient, comme elle, au répertoire de musiciens citadins.
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