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Animaux de compagnie : La vie est rèd sous le soleil

Rédigé par

20.01.2016

La France est la championne d’Europe en terme de nombre d’animaux de compagnie possédés, avec 63 millions de chats, chiens, poissons et rongeurs, selon une étude menée par la FACCO, la Chambre syndicale des Fabricants d’aliments préparés pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers. Un foyer sur 2 possède un animal de compagnie et la plupart des Français considère leur animal comme un membre de leur famille, et ne regardent pas à la dépense en matière de soins et d’alimentation.
On pourrait presque dire que les animaux de compagnie ont la vie de château en métropole. Mais qu’en est-il aux Antilles ? Comment sont traités et considérés les animaux de compagnie ? Ont-ils une place de choix au sein de la famille, ont-ils droit à des soins appropriés ou il y a-t-il encore du chemin à parcourir pour améliorer le quotidien de nos amis les bêtes ?

Guadeloupe, Martinique, Guyane : sos animaux en détresse

Un chien en détresse

Les animaux en détresse/ Shutterstock


S’il est courant d’avoir un chien en Guadeloupe, on ne peut pas dire qu’ils sont tous traités avec la plus grande attention. Il n’est pas rare de voir nos mis à 4 pattes attachés à l’extérieur des maisons sous un soleil de plomb avec une corde leur sciant le cou. Combien de cas d’animaux, chats ou chiens, empoisonnés par des voisins dérangés par les aboiements ou en guise de représailles ? On croise parfois des chiens maigres que la faim rend agressifs. Si une âme charitable ne daigne pas les nourrir, les chiens qui ont pourtant des maitres finissent souvent entre 4 planches, quand ils ne sont tout bonnement pas abandonnés sur la route ou jetés à la décharge, comme le rapporte guadeloupe-animaux.org. Toujours selon ce site, l’espérance de vie des chiens avec un propriétaire en Guadeloupe se situe entre 2 et 3 ans, contre 11 ans en métropole. Cherchez l’erreur. L’association Guadeloupe animaux, reconnue d’intérêt public lutte pour la sauvegarde et la protection des animaux. Elle mène des opérations de sauvetage et des campagnes de stérilisation afin d’endiguer la prolifération d’animaux errants.
La Martinique n’est pas un modèle non plus, et les chiens errants sont légion. Faméliques, malades, maltraités, battus, on en retrouve en forêt, à la campagne ou sur le bord de la route. Une fois l’engouement des premiers jours passé ou une fois qu’ils sont trop vieux, les chiens sont laissés à leur triste sort. De nombreuses associations comme SOS animaux de compagnie luttent contre l’abandon et la maltraitance des animaux.
Idem pour la Guyane où les chiens, notamment, sont très nombreux à errer, abandonnés ou maltraités. Selon le site mouvement fuda.org, près de 1 000 chiens sont ramassés par la fourrière chaque année et 700 sont euthanasiés. Débordée, la SPA de Kourou manque de moyen pour recueillir tous les animaux abandonnés. Cependant, depuis 2013, les choses changent et des campagnes de sensibilisation dans les écoles notamment, permettent de faire comprendre qu’un chien ou autre animal de compagnie n’est pas un jouet. De plus, des campagnes de stérilisation ont débuté afin de réduire la multiplication des animaux.

Pourquoi le chien a-t-il si mauvaise presse aux Antilles ?

Un chien énervé

Les chiens des animaux mal vus aux Antilles/ Shutterstock


Sans faire de généralité, et si certains maîtres adorent leurs toutous, on peut dire qu’aux Antilles-Guyane, le chien n’est pas vraiment le meilleur ami de l’homme. Considéré comme sale ou méchant, il n’est pas toujours le bienvenu. Pourquoi un tel désamour ? Avant toute chose, chacun à son opinion et tous les goûts sont dans la nature. Mais il est intéressant de se demander pourquoi le chien parmi tous les animaux de compagnie, est le plus mal loti. On peut remonter aux temps de l’esclavage où le chien servait à « garder » les esclaves et aller récupérer les nèg marrons qui avaient eu le courage de tenter une évasion. Traqués et parfois malmenés par les chiens des maîtres, les esclavages, puis la population locale, ont pu garder une mauvaise image du chien.
Ensuite, on peut invoquer les croyances et certaines superstitions pour expliquer le rejet du chien par une partie de la population antillaise.  Par exemple, les « mofwasés », du français « métamorphosés », désignent des sorciers pratiquant la magie et aux ordres du diable. Couverts d’une peau de bête, ils se transformeraient en chien pour se fondre dans la nature. Le « loup-garou » serait aussi dans les croyances antillaises une forme de chien « hybride » aux activités nocturnes aussi douteuses que malfaisantes.
Enfin, aux Antilles, le chien, plus vu comme un animal pratique qui alerte de la présence d’un étranger, dissuade les curieux et garde les animaux (vaches, chèvres, etc), n’a pas une place de compagnon amical ou de membre de la famille comme en métropole. Encore une fois, nous ne voulons pas faire de généralités et restons persuadés qu’en Guyane, Guadeloupe ou Martinique, des chiens et animaux de compagnie en tout genre, vivent heureux et épanouis avec des maîtres aimants et soucieux de leur bien-être.
Pour vous, quelle est la place du chien (ou du chat) au péyi ?
 

1 Commentaire

  1. Lucie J-B

    Super article merci ! Je me suis toujours demandée d’où venait cette « réticence », à savoir si c’était une question d’éducation, d’habitude ou de culture… votre article tombe à pic ! J’ai vu plusieurs comportements en Guadeloupe … les chiens errants qui attendent les restes à la sortie du fast food; les gens qui ont un chien et en prennent bien soin; ceux qui en ont un au fond du jardin attaché comme vous le disiez (…j’ai voulu une fois en approcher un comme ça chez quelqu’un, le pauvre craignait tellement c’était impossible, à ce moment là on se dit que celui là n’a pas connu la main de l’humain pour une caresse 🙁  …), les gens qui ont des petits chiens dans le jardin en guise « d’alarme » pendant que le chat se pavane sous les caresses dans la maison (en mode privilégié le gros malin) … Chacun a son approche mais l’image que nous avons d’eux en métropole ne veut pas forcément dire qu’ils sont mieux lotis, proportionnellement parlant, enfin je me demande!
    Quoi qu’il arrive je préfère les gens qui ne veulent pas d’animaux à ceux qui en prennent pour les maltraiter ou les abandonner … Bref « plus je vois les humains et plus j’aime mon chien » 🙂

    Réponse

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