Jean-Michel Basquiat naît à New York à Brooklyn le 22 décembre 1960 d’une mère d’origine porto-ricaine, et d’un père d’origine haïtienne. Enfant précoce, le jeune Jean-Michel apprend à lire et à écrire à 4 ans et parle déjà couramment l’anglais, le français et l’espagnol à 8 ans. Il est aussi passionné de dessin, encouragé par sa mère, amatrice d’art qui l’emmène régulièrement dans les musées, à développer ses talents de dessinateur.
Un accident de la vie
En 1968, à l’âge de 7 ans, alors qu’il joue dans la rue, il est percuté par une voiture. Blessé au bras et souffrant de lésions internes, il est longuement hospitalisé. Durant sa convalescence sa mère lui offre un livre d’anatomie, qui l’influencera fortement dans son œuvre future.
Au divorce de ses parents, il part vivre avec ses 2 jeunes sœurs chez leur père et en 1974, il déménagent à Porto Rico. Quand ils reviennent à New York, Jean-Michel a 16 ans.
Il est scolarisé dans une école pour jeunes doués spécialisée dans l’apprentissage pratique. Il y rencontre le graffeur Al Diaz, qui deviendra un grand ami et confrère.
Une vie de galère
Mais Jean-Michel abandonne ses études, est banni du foyer paternel dont il fugue fréquemment pour se droguer, et part s’installer avec des amis. Il subvient à ses besoins en vendant dans la rue des T-shirts et des cartes postales de sa création et en travaillant dans une boutique de vêtements.
Dès 1976, avec ses amis et Al Diaz il graffe sur les murs du métro et des bâtiments du bas de Manhattan des messages surmontés d’une couronne et du signe du copyright, sous le pseudonyme de SAMO pour « Same Old shit » (« même vieille merde »). SAMO intrigue et finit par se faire une réputation.
L’activité souterraine des graffeurs, devient une nouvelle culture populaire, vivace, qui fait irruption dans les milieux artistiques. Transposés sur toile, les graffiti sont vendus et certains de leurs createurs deviennent » artistes « , sont exposés dans les galeries.
Samo : Le début de la gloire
Pour Basquiat, tout va alors s’accélérer. Il continuera à graffer jusqu’en 1979, signant la fin du projet par l’inscription SAMO IS DEAD, puis se met à peindre. Bien loin des graffiti, ses œuvres s’affirment comme des peintures.
La même année, il fonde le groupe de noise rock, Gray – nom inspiré du livre offert par sa mère dans son enfance – avec entre autre l’acteur Vincent Gallo.
1978 marque l’émancipation de l’artiste qui se met à fréquenter les boîtes de nuit branchées et il y fait la rencontre des grands du moment (Bowie, Madonna, etc.) dont celle d’Andy Wahrol qui sera déterminante dans sa vie.
Le graff
1980, le jeune Basquiat devient de plus en plus célèbre et est accueilli comme un phare du mouvement graffiti, ce qui l’oblige à quitter son groupe de musique. Il fait partie avec Keith Haring des 2 graffeurs se détachant du lot et tous deux sont proches de Warhol. Il participe à de grandes expositions aux côté d’autres artistes émergents et la presse spécialisée commence à parler de lui.
En 1981, le magazine Artforum publie un article élogieux intitulé The Radiant Child (l’Enfant Radieux) qui propulse sa carrière et lui permet de faire sa première exposition personnelle à New York.
En 1983, il devient à 23 ans le plus jeune artiste exposé à la célèbre Biennale du Whitney Museum of American Art. Il loue un atelier à Andy Warhol qui devient à partir de 1984 son tuteur et mentor, et débute des œuvres communes avec ce dernier et Francesco Clemente.
Des peintures innovantes
En 1985, il fait la couverture du The New York Times Magazine. A 25 ans alors qu’il ne peint que depuis 5 ans et 2 musées européens lui consacrent une rétrospective. Jean-Michel Basquiat peint sur la toile et sur des supports moins conventionnels, des figures sombres, grotesques, des mots ou des formules, , des symboles vaudou ou bibliques, des signes plus ou moins abstraits, des couleurs stridentes, des citations de médias, bandes dessinées et des fragments autobiographiques comme la couronne de Samo. Sa peinture s’inspire beaucoup de l’art primitiviste et de l’Art brut.
Basquiat et l’Afrique
En 1986, il se rend pour la première fois en Afrique, pour une exposition à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
« Je ne suis jamais allé en Afrique. Je suis un artiste qui a subi l’influence de son environnement new-yorkais. Mais je possède une mémoire culturelle. Je n’ai pas besoin de la chercher, elle existe. Elle est là-bas, en Afrique. Ça ne veut pas dire que je dois aller vivre là-bas. Notre mémoire culturelle nous suit partout, où qu’on se trouve. »
Découvrez la suite de la vie de Jean-Michel Basquiat dans un prochain article.
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