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Les Indiens de Guadeloupe : L'esclavage qui n'en portait pas le nom – partie 2

Rédigé par Christ-Laur Phillips

30.06.2016

Une arrivée violente en Guadeloupe

Après ce long voyage, l’arrivée des Indiens en Guadeloupe n’est pas plus aisée. C’est au dépôt de l’immigration de Fouillole, que sont débarqués les travailleurs qui subissent, dès qu’ils posent le pied à terre, des insultes racistes de la part de la population locale.
Après quelques jours en observation et un passage à l’hôpital, les Indiens rejoignent les plantation en attente de cette main d’oeuvre bon marché.
Arrivés dans un nouveau pays, confrontés à une nouvelle langue et un nouveau « patron » après un voyage éprouvant en bateau puis en charrette, les Indiens ne pourraient être plus perturbés.

L’Angleterre dénonce leurs conditions de vie

Alors que l’Angleterre avait autorisé les Français à se « servir » dans ses colonies indiennes, elle observe avec consternation comment les Français traitent ces nouvelles recrues.
Le gouvernement britannique qualifie même le comportement Français de « New system of slavery » que l’on traduit par « Nouveau système d’esclavage ». Il décide ainsi d’arrêter le mouvement migratoire en 1888, 34 ans après son début.
Malgré cet arrêt, le Conseil Général de Guadeloupe revote l’importation de main-d’œuvre indienne et le 3 le « Nantes-Bordeaux » arrive en Guadeloupe, préparé  par deux agences de Pondichéry et de Calcutta.

Des conditions de vie écoeurantes

Les Indiens sont la propriété de leur « engagiste » durant 5 ans et travaillent 26 jours par mois, à raison de 9h30 par jour.  Aucune violence ou humiliation ne leur est épargnée. Alors qu’ils ont obligation de les nourrir, les propriétaires leur refusent le riz en leur octroyant en échange un lopin de terre qu’ils peuvent cultiver durant leur seule journée de repos hebdomadaire.
Les répercutions de ces mauvais traitements ne se font pas attendre, anémies, bronchites, paludisme font des ravages et le taux de mortalité est de 61,4 pour mille entre 1855 et 1885.
Les délégations britanniques n’ont pas accès aux plantations pour vérifier les conditions de vie de travailleurs. L’administration française cautionne ces exactions et donne toujours raison aux propriétaires.

Victor Schœlcher  : « l’immigration consomme presque autant de créatures humaines que l’esclavage ».

Le gouvernement anglais refusant désormais de « fournir » des Indiens au colonies Françaises jugées inhumaines, il devient important pour les propriétaires de « fixer » les travailleurs présents et les espoirs de retour au pays sont de plus en plus fins.
Cette souffrance morale et physique conduit certains désespérés à brûler des champs de canne à sucre afin d’être envoyés en prison ou au bagne, pour avoir de meilleurs conditions de vies que sur les plantations.
Découvrez la suite de notre article dans un prochain papier à paraître sur Blake’s.

Les Indiens de Guadeloupe : L'esclavage qui n'en portait pas le nom

Portrait de Christ-Laur PHILLIPS, journaliste de BLAKES
Christ-Laur Phillips

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