Partie 2 de la vie de Paulette Nardal
Ces échanges posent les prémices de la théorie de la Négritude.
Ils verront également, en 1931, la création de la « Revue Noire,
éditée en français et anglais. Mais après seulement 6 numéros, la revue cesse de paraître, faute de moyens…
Elle reste très attachée à la France
Fait paradoxal,Paulette Nardal restera une farouche opposante aux militants décoloniaux. Très attachée à la France, elle écrira en 1932 dans un texte intitulé «Eveil de la conscience de la race» :«Nous trouvons stupide l’idée de l’indépendance des Antilles»,
Durant cette période,Paulette devient secrétaire du parlementaire martiniquais Joseph Lagrosillière puis de Galandou Diouf, élu député du Sénégal en 1934.
Elle s’oppose également à l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie fasciste de Mussolini avant, en 1937, de se rendre au Sénégal sur l’invitation de son ami Léopold Sédar Senghor.
L’émancipation des femmes
Fait innovant, Paulette Nardal aborde la question de l’émancipation des femmes et évoque pour la première fois le «féminisme noir ». Selon elle, ce sont les femmes qui ont le plus besoin de d’une solidarité raciale.
Dans le second numéro de la Revue du monde noir, la Guyanaise Roberte Horth l’exprime ainsi : «Elle ne sera jamais dans ce pays une femme comme toutes les autres femmes […] car elle ne pourra jamais effacer pour les autres le non-sens de son âme occidentale vêtue d’une peau scandaleuse.»
La guerre et le prix à payer
En 1939, la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France surprend Paulette Nardal en Martinique. Elle décide de revenir en métropole, mais son bateau sera torpillé par un sous-marin allemand, sauvée de la noyage malgré ses deux rotules brisées, elle restera handicapée à vie et se réfugiera sur son île ou elle luttera contre le régime de Vichy en donnant des cours d’anglais à de jeunes Martiniquais désireux de rejoindre la France libre.
Toujours engagée, elle fondera, à la fin de la guerre, le mouvement « le Rassemblement féminin » afin d’inciter les Martiniquaises à exercer leur droit de vote récemment acquis.
Infatigable Paulette Nardal
Infatigable,Paulette Nardal créera un nouveau journal baptisé « la Femme dans la cité » tout en collaborant ponctuellement avec les Nations unies et le militant pour les droits civiques Ralph Bunche.
Menacée, Paulette mettra en 1956 un terme définitif à son engagement politique, décidant de se consacrer à sa chorale « Joie de chanter » puis de rédiger un historique de la tradition musicale martiniquaise.
Faite Officier des palmes académiques et Chevalier de la Légion d’honneur puis Commandeur de l’Ordre National de la République du Sénégal,Paulette s’éteint le 16 février 1985, à l’âge de 89 ans.
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