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Zoom sur AnVi, une artiste qui donne envie

Rédigé par Nadine Dupervil

16.11.2019

Qui a dit que l’art ou la peinture était réservés à une élite ? Qui a dit qu’il fallait des années d’études et de pratique pour atteindre un certain niveau ? Ces clichés sont balayés d’un revers avec AnVi, une artiste peintre d’origine guyano-guadeloupéenne, qui peint depuis peu, mais avec déjà un grand talent.
Récemment exposée à la foire d’art contemporain Art Shopping, AnVi nous parle de son art, son parcours et ses inspirations.

Blake’s : Bonjour AnVi. Quel est votre nom et quelles sont vos origines ?

AnVi : Mon nom est Annie Villeneuve. Je suis née à Paris de mère guadeloupéenne et de père guyanais. J’ai donc grandi en France, dans la culture métropolitaine enrichie par la culture antillaise musicale, culinaire et spirituelle de ma mère. Actuellement je vis à Niort.

B : Quel est votre lien et quelles sont vos attaches avec la Caraïbe ?

A : De la culture afro-caribéenne, j’ai surtout de la musique en tête. Je suis une fan de Malavoi qui ouvre l’esprit musical et bien sûr de Kassav. D’ailleurs, je n’aurai raté leur dernier concert à l’Arena de Paris pour rien au monde !
Je ne peux pas dire que je lise beaucoup, par manque de temps, mais Maryse Condé m’a beaucoup touchée. A l’époque, j’avais lu son livre  Moi Tituba sorcière.

B: Quels sont vos modèles et vos influences ?

A : Je n’ai pas de modèle de vie en général. Je fais comme je le sens, comme je le ressens en essayant d’être toujours en accord avec moi-même.

B : Comment êtes-vous arrivée à la peinture ? Et pourquoi ce nom d’artiste ?

A : J’ai commencé à peindre il y a un peu plus de 2 ans.
Le départ, à la fin du printemps 2017, est peut-être la réalisation avortée d’un dos de commode, laissée à l’abandon, dans l’idée de me servir de nouveau de cette planche pour une création artistique future. J’ai toujours aimé le bricolage.
Mais l’élément déclencheur a été la perte de mon neveu, des suites d’une longue maladie… Le cancer, au début de l’été 2017. J’ai commencé à peindre une semaine après, sur cette même planche, puis sur des toiles.
Je ne me suis jamais m’arrêtée depuis, alors que je n’avais jamais eu auparavant de velléité de cet ordre là.
Au départ un exutoire à ma tristesse et ma colère, la peinture m’a permis d’accepter et m’a autorisée à retrouver ma joie de vivre naturelle.
Mon nom d’artiste est la contraction de mon nom et prénom, mais aussi permet une sorte d’allitération qui me fait sourire :
« L’envie d’être AnVi , d’avoir envie d’être en vie ».

B : Comment s’est fait votre passage de l’ombre à la lumière, dans tous les sens du terme. A savoir de la tristesse et l’anonymat à la joie et une certaine reconnaissance ?

A : Ce sont mes enfants qui m’ont encouragée à produire mes créations sur les réseaux sociaux. Cette mise en avant m’a permis par la suite de faire quelques expositions.
J’ai été invitée par le Lion’s Club de Niort, dans les Deux-Sèvres, au Temple de Chauray. Aux journées portes ouvertes du collège à St Exupéry à Niort pour illustrer l’art plastique.
J’ai aussi été sélectionnée par une galerie de Londres, Abstract Exhibition, à la Brick Lane Gallery.
J’étais présente aux 10 ans du festival de peinture et des métiers d’art dans les Deux-Sèvres et j’ai pu exposer au salon Art Shopping à Paris.
J’ai aussi eu la joie d’avoir un article  dans la Nouvelle République des Deux-Sèvres en mai 2019.

B : Comme vous l’indiquez, vous avez exposé à Art Shopping au Carrousel du Louvre, auprès de centaines d’autres artistes. A Londres également. Que retenez-vous de ces expériences ?

L’expo au salon Art Shopping m’a permis de découvrir un autre aspect de cet univers, beaucoup plus intimidant, avec de très grands professionnels.
J’ai côtoyé des personnes intéressantes, même s’il était difficile de bouger de mon stand. J’ai rencontré des personnes souvent chaleureuses et ayant envie de partage.
L’expo faite à Londres m’a également permis de rencontrer des artistes de divers horizons et cela m’a beaucoup plu également. C’était plus intimiste .
J’ai également eu l’opportunité d’être interviewée par France Ô et j’avoue que cette expérience a été très excitante et très euphorisante !

Interview France Ô de AnVi

B : Suite à l’interview de France Ô, envisagez-vous d’exposer Outre-mer ?

A : J’adorerais effectivement exposer Outre-mer , il suffirait d’une proposition !

B : Quelles sont vos inspirations, vos thèmes de prédilection ?

A : Ma peinture reflète mes états d’âme qui varient avec mon quotidien. Ainsi je peux être influencée par mes balades dans la campagne environnante , mes voyages, mes lectures et ce que je vois sur les écrans, ma passion pour la danse et pour les mégapoles.


En règle générale, tout m’inspire. Je ne reproduis pas ce que je vois, mais ce que je ressens. Ainsi , mes toiles peuvent dégager de la colère, de la joie, de la tristesse , un certain apaisement ou simplement un  mouvement.

B : Comment alliez-vous votre vie professionnelle (Anvi est dentiste, NDLR) et la peinture ? A quel rythme peignez-vous ?

A : J’arrive pour l’instant à mener de front ma vie professionnelle et la peinture, car je peins souvent le soir en rentrant.  Du coup, ma peinture variera selon la journée que j’ai passé.
Je peins aussi le matin à l’aube avant de me rendre au cabinet. Il faut dire que  je suis une lève-très tôt et souvent c’est une idée de peinture qui me réveille.
Mes jours de repos je peux peindre toute la journée. Mon rythme varie chaque semaine, mais en moyenne je fais 2 toiles finies par semaine.

B : Arrivez-vous à vivre de la peinture ? Quels sont vos prochains projets ?

Pour l’instant mes réalisations ne me permette pas de vivre, mais m’apportent une grande satisfaction intellectuelle et un apaisement qui n’a pas de prix.
Je me plais à dire « show must go on », phrase qui me ressemble car pour moi , quoique qu’il arrive , la vie continue.
Je continue d’exposer quelques tableaux dans des boutiques de Niort et dans les salles de conférence du Mercure Hotel de ma ville afin d’assurer une visibilité continue.
Depuis mon retour de Paris, j’étudie les diverses propositions que j’ai reçues, mais je n’ai pas encore pris de décisions. Pour l’instant je me consacre à cet article !

B : Le mot de la fin ?

A : Tout ce qui m’arrive en ce moment a un départ extrêmement douloureux pour toute ma famille et belle-famille. Pour cela, j’espère que, de l’endroit où il se trouve , mon neveu est fier d’être la muse de mon art.
Quelle que soit la suite dans le temps à tout cela, je suis déjà comblée, car je suis soutenue et nous vivons en harmonie.
Vous pouvez découvrir l’univers d’Anvi sur sa page Facebook.  Et pour vous procurer ses oeuvres, n’hésitez pas à visiter sa page sur Art Majeur.

Nadine Dupervil

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