Une entrée dans la vie traumatisante
Aina est née en 1843 dans le village de Oke-Odan, un village Egbado de l’ethnie Yoruba du sud-ouest nigérian. En 1848, son village est attaqué par le royaume du Dahomey -dont le roi Guezo pratique la capture d’êtres humains pour les vendre sur les marchés d’esclaves des ports du golfe du Bénin à destination de l’Amérique et son clan Egbado est vaincu. Toute sa famille est massacrée, sauf elle qui reste prisonnière à la cour du roi pendant deux ans, vraisemblablement en vue d’un sacrifice funéraire, comme c’était la coutume au Dahomey.
Elle est sauvée par le capitaine Frederick E. Forbes de la Royal Navy, qui représente l’Angleterre dans les eaux du golfe et qui convainc le roi Ghezo de l’offrir à la reine Victoria comme un « cadeau du roi des Noirs à la reine des Blancs ». Forbes la prépare pendant un an au voyage, à la présentation à la reine et à la découverte du Royaume-Uni et la baptise Sara Forbes Bonetta du nom de son navire, le HMS Bonetta. L’arrivée de la petite princesse fût un événement national, couverte même par les journaux de l’époque.
D’une vie d’esclave à une vie royale
Dès qu’elle fut informée de l’histoire de la petite, la reine Victoria insista pour expressément la rencontrer. Sarah, âgée de 7 ans, est officiellement présentée le 9 septembre 1850 à la Reine Victoria au château de Windsor. Celle-ci fut tellement impressionnée par son intelligence exceptionnelle, ses manières royales naturelles qu’elle décida d’en faire sa filleule et à l’élever dans la classe moyenne britannique. Sarah très en avance pour son âge, révèle des talents en littérature, art et en musique. Elle surprend même ses tuteurs avec ses capacités à exceller dans toutes les matières. A quelque exceptions près, elle gagne l’affection et l’admiration de la cour royale.
Moins d’un an plus tard, après le décès prématuré du commandant Forbes en 1851, Sara ne s’habituant pas au climat anglais, tombe gravement malade. La reine l’envoie se rétablir en Sierra Léone où elle suit des cours dans une école de religieuses missionnaires. Mais 4 ans plus tard, âgée de 12 ans, malheureuse et souffrant de solitude dont elle se plaint à la reine, elle finit par obtenir de pouvoir retourner en Angleterre en 1855.
La reine, toujours impressionnée par ses talents, nota dans son journal : « depuis son arrivée dans le pays, elle a fait des progrès considérables dans l’étude de la langue anglaise, manifeste un grand talent musical et une intelligence hors du commun. Ses cheveux sont courts, noirs et bouclés, indiquant fortement son ascendance noire ; ses traits sont agréables et fins, ses manières et sa conduite douce et affectueuse envers tous ».
Découvrez la suite de la vie de Sarah Forbes dans un second article à paraître sur Blake’s.
0 commentaires