« Les psy c’est pas pour nous, on a pas besoin de ça, c’est pour les blancs, on ne va pas s’inventer de problèmes, raconter sa vie à des étrangers… » bla bla bla,
On nous a tellement fatigués avec ces idées pré-conçues qui établissent que la femme ( ou l’homme) noir(e) est une créature dotée d’une force sur-humaine, que le simple fait de penser à consulter est vu comme un aveu d’échec. Et si on arrêtait de se maltraiter nous mêmes ?
Je consulte et alors ?
Les épreuves de la vie ont fait que j’ai eu besoin de parler, d’extérioriser et de me confier, sans jugement, sans position à tenir ou d’image à véhiculer. J’ai eu besoin de m’écrouler sans spectateur, mais sécurisée face à une personne pour me sauver de la noyade.
Et c’est tout naturellement que mon entourage m’a encouragée à me confier à une professionnelle. Si je vous parle de cette événement intime c’est pour vous encourager à décrocher ce téléphone, prendre ce rdv, formuler à voix haute vos angoisses, aller chercher l’écho rationnel de vos pensées auprès d’une tierce personne qualifiée et diplômée ayant suffisamment de distance pour vous guider.
Je ne fais pas référence à une de vos amies, soeurs ou cousines qui aussi bienveillantes soient-elles n’ont malheureusement pas le recul et forcément les compétences pour vous analyser avec l’objectivité nécessaire. Je parle d’un étranger dont c’est le travail et qui est formé et rémunéré pour le faire.
J’ai commencé mon accompagnement avec une professionnelle extrêmement compétente mais je n’avais pas le sentiment d’être comprise et de pouvoir dire tout ce qui me passait par la tête, car malheureusement, certaines remarques ou observations ne peuvent pas être faîtes à une personne ayant une culture différente de la sienne.
Privilégier mon besoin de compréhension
Et un beau jour, une bonne amie à moi m’a conseillée une autre thérapeute. Une femme noire, sensiblement du même âge que moi, patiente, posée, indulgente… Bien des choses que je ne suis pas… Néanmoins elle peut voir les choses sous le même prisme que moi, on se comprend à demi-mots.
Quand j’évoque mon entourage, mon cocon familial, mes responsabilités et angoisses en tant que femme, femme noire, fille aînée, compagne, amie etc… Elle sait à quoi je fais référence et capte immédiatement la faille. Certaines choses n’ont pas besoin d’être verbalisées alors que d’autres peuvent l’être tout naturellement.
Il ne s’agit aucunement de racisme ou autre forme de communautarisme, juste d’un constat. Si vous avez besoin d’être accompagnée, faites le, il ne s’agit en aucun cas d’une preuve due faiblesse, mais au contraire, de grande force. Et si vous avez cette option privilégiée un professionnel qui vous ressemble, du moins culturellement, afin de simplifier la dure épreuve de reconstruction.
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