Paulette Nardal naît en Martinique, à Saint-Pierre plus exactement, en 1896.
Arrière petite-fille d’esclave, elle est l’aînée d’une fratrie de sept sœurs ayant toutes fait de longues études.
Sa mère, Louise Achille, est institutrice, et son père, Paul Nardal, est le premier ingénieur noir en travaux publics.
Premières étudiantes noires de La Sorbonne
A 24 ans, devenue institutrice, Paulette Nardal quitte sa Martinique natale pour Paris, afin de poursuivre ses études de lettres,
et avec sa sœur, elles sont les premières étudiantes noires de la Sorbonne.
Elle y soutient sa thèse sur l’écrivaine et abolitionniste américaine Harriet Beecher Stowe, auteure à qui nous devons le livre La Case de l’oncle Tom sorti en en 1852.
Le salon de la Conscience noire
À Paris, Paulette découvre une vie culturelle riche, et s’étourdit de théâtre, de concerts et d’expositions…
Mais c’est en assistant aux revues de Marian Anderson et de Joséphine Baker que les sœurs Nardal voient éclore en elles : « la conscience noire »
De cette découverte nait un besoin d’échange entre les diasporas noires du monde entier.
C’est ainsi que les sœurs Nardal créent un salon littéraire à Clamart ou se croisent le militant panafricaniste Marcus Garvey, le romancier jamaïcain Claude McKay, mais aussi les martiniquais René Maran, Aimé et Suzanne Césaire, les guyanais Félix Eboué et Leon Gontran Damas, et même le jeune sénégalais Léopold Sédar Senghor que Paulette Nardal fait inscrire à l’université…
La Revue Noire
Ces échanges posent les prémices de la théorie de la Négritude.
Ils verront également, en 1931, la création de la « Revue Noire, éditée en français et anglais.
Mais après seulement 6 numéros, la revue cesse de paraître, faute de moyens…
Fait paradoxal, Paulette Nardal restera une farouche opposante
aux militants décoloniaux.
Très attachée à la France, elle écrira en 1932 dans un texte intitulé
«Eveil de la conscience de la race» : «Nous trouvons stupide l’idée de l’indépendance des Antilles»…
Durant cette période, Paulette devient secrétaire du parlementaire martiniquais Joseph Lagrosillière puis de Galandou Diouf, élu député du Sénégal en 1934.
Elle s’oppose également à l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie fasciste de Mussolini avant, en 1937, de se rendre au Sénégal sur l’invitation de son ami Léopold Sédar Senghor.
La suite dans un prochain article 😉
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