Monique-Antoine Orosemane est née dans la commune de Saint-Esprit en Martinique élevée par sa grand-mère, Manman Yaya. C’est durant un séjour en Martinique que le créateur Hubert de Givenchy détecte son potentiel de mannequin et l’incite à pour Paris pour défiler pour lui. Elle quitte donc sa petite ile natale dans les années 80 pour Paris où à une époque où les Noires ne défilent pas en haute couture, elle défile pour la maison Givenchy dès 1981.
Les débuts
L’année suivante, lors d’un défilé un autre grand couturier avant-gardiste, Yves St-Laurent, a le coup de cœur pour la belle Martiniquaise. Il lui fit faire son premier défilé pour la collection Porgy and Bess. Ils deviennent très proches, plus qu’amis, Mounia devenant un membre de sa famille, Pierre Bergé et lui la considérant 17 ans durant comme leur fille. Devenue la muse d’Yves Saint-Laurent les portes du monde la haute couture s’ouvrent à elle… Grâce à lui, elle déclenche une révolution dans les mentalités en faisant entrer dans les canons de beauté usuels, de ceux de la beauté noire. À la mort de son Mentor, elle dira : « Yves Saint-Laurent a révolutionné la couleur noire. Il m’a rendue fière de ma couleur » .
La conquête de Mode
La jeune mannequin prend le pseudonyme de Mounia ou Princesse Mounia. Elle acquiert une réputation internationale, faisant la une du magazine de mode de référence Vogue qui lui consacra 27 pages entre dans la légende. En 2005, la revue américaine, Essence Magazine la classe au rang des personnalités noires les plus connues. Mounia a travaillé pour plusieurs autres grands créateurs ou marques : Dior, Armani, Chanel, Ungaro, Versace, Calvin Klein, Armani, et posé pour les plus grands photographes : Averdon, Penn, Guy Bourdin, Helmut Newton, Horst…
Sa vie après les catwalks
Passionnée de mode, Mounia l’est aussi par la peinture à laquelle elle a été initiée par Bernard Buffet et inspirée par des peintres et sculpteurs italiens tout autant que des artistes martiniquais Henri Guédon et Geneviève Moures. Elle y consacre dorénavant une grande partie de son temps et a réalisé plusieurs expositions de ses créations en France, au Japon, en Côte d’Ivoire, à Monaco et en 2012, à la Fondation Clément à la Martinique.
La musique est aussi une autre grande passion de Mounia. En 1988, elle chante sur son premier album, Kamikaze. 10 ans plus tard, en 1998, elle chante Trouble en duo avec Bernard Lavilliers. En 2004 elle sort l’album Moon’s groove avec son compagnon Jeff Joseph, membre fondateur du groupe dominiquais Grammack, disparu en 2012. En 2015, elle revient avec Reggae Afro-Caribbean Groove en hommage à ce dernier.
Mounia dont le plus grand regret est de na pas avoir eu d’enfants, à toujours chercher à venir en aide aux enfants en détresse et œuvre aujourd’hui pour la protection des enfants avec son association humanitaire, « Mounia pour l’amour des enfants » grâce a laquelle aux côtés de l’ambassade de France, elle a pu financer l’Ecole-Orphelinat « Etoile de Mounia pour l’amour des enfants » à Bon Repos près de Port-au-Prince (Haïti).
En reconnaissance de son rôle et personnage à l’échelle internationale, en 2009, la République française fait de Mounia un Chevalier de l’Ordre national du Mérite, distinction en « hommage à la ténacité et à la force d’âme des femmes noires ». 5 ans plus tard, en 2015 elle est décorée des insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur.
Album de Mounia sorti en 2015
En savoir plus : http://www.mouniapourlamourdesenfants.org/
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