Si vous n’avez pas encore entendu parler de Leyla McCalla, retenez bien son nom, car d’ici quelques mois, on ne parlera plus que de cette chanteuse américaine née de deux parents haïtiens. Elle sort l’album A Day for the Hunter, A Day for the Prey le 27 mai prochain.
Leyla McCalla, fille de militants haïtiens
Leyla Sarah McCalla est née le 3 octobre 1985 à New York, mais ses deux parents sont nés en Haïti et ont mené diverses actions aux Etats-Unis sans oublier leurs racines.
Jocelyn McCalla, son père, a été directeur de l’ONG basée à New York Coalition for Haitian Rights, entre 1988 et 2008. Régine Dupuy, sa mère, arrivée aux Etats-Unis à l’âge de 5 ans est la fille de Ben Dupuy, qui a dirigé le journal socialiste Haïti Progrès.
Leyla McCalla, une artiste douée
Avec de tels parents, la jeune Leyla McCalla ne pouvait qu’avoir un parcours exemplaire. Violoncelliste accomplie et issue du conservatoire, elle a étudié la musique de chambre à l’Université de New York. C’est à La Nouvelle-Orléans, où elle s’installe plus tard que Leyla McCalla développe son style musical mêlant classique, folk, musique créole et sonorités cajuns.
Leyla a un temps fait partie de l’ensemble de cordes Carolina Chocolate Drops, une formation qui a remporté le Grammy Award du Best Traditional Folk Album en 2011. Leyla McCalla quitte le groupe afin de se concentrer sur sa carrière solo et sort l’album Vari-Colored Song, en 2014. Il s’agit d’un album hommage à Langston Hughes, un poète et nouvelliste afro-américain lié au mouvement « Harlem Renaissance ».
Cet album surprenant et salué par la critique regroupe des adaptations des poèmes de Langston Hughes, des chansons issues du folklore haïtien chantées en créole et des titres originaux. Leyla fait appel à son père pour traduire certains textes.
Un nouvel album
Leyla McCalla est de retour avec un nouvel album prévu pour le 27 mai et intitulé A Day for the Hunter, A Day for the Prey. Ce titre est la traduction du proverbe haïtien « Yon jou pou chasè, yon jou pou jibye », que l’on pourrait traduire par « on ne gagne pas à tous les coups ». L’album comporte une chanson éponyme.
Interviewée par la radio NPR, Leyla McCalla a donné sa propre interprétation de ce proverbe qu’elle illustre en chanson et déclare : « A un premier niveau, je l’ai interprétée comme ‘Un jour pour l’opprimé, un jour pour l’oppresseur’, une sentence que seuls ceux qui ont lutté pour survivre du temps de l’esclavage ont pu forger. A un autre niveau, cela m’a fait penser aux rôles que nous jouons tout au long de notre vie, à la façon dont nous nous frayons un chemin dans ce monde, avec la sensation d’être parfois le chasseur, parfois la proie. (…) J’ai écrit cette chanson en pensant aux boat people haïtiens qui tentent de venir trouver refuge aux Etats-Unis, à la vulnérabilité et au désespoir qui est le leur. (…) Je trouve que ce proverbe capture l’essence de l’esprit haïtien, qui pour moi est très lié à la lutte pour les droits de l’homme et la souveraineté politique« .
On a pu voir Leyla McCalla en clôture de l’émission Ce soir ou jamais sur France 3 le 13 mai dernier.
0 commentaires