L’origine
Les courses de bateaux à voile ont toujours existé à la Martinique. Dans les temps anciens, des régates étaient communes entre « gommiers », sorte de pirogue de pêche creusée dans un tronc de gommier, arbre à partir desquels elles ont été fabriquées. Bien auparavant, les Indiens caraïbes utilisaient aussi cet arbre pour faire leurs pirogues. Avec l’augmentation des pêcheurs, le gommier se faisant de plus en plus rare dans les forêts martiniquaises, les yoles ont remplacé progressivement les gommiers.
Dans les années 40, un charpentier de la commune du François réussi à en concevoir une s’inspirant à la fois du gommier et de la yole européenne. La yole ronde, appelée ainsi par opposition à la yole à fond plat, s’implanta sur la côte atlantique de l’île. Les pêcheurs utilisaient principalement la voile pour revenir de leur lieu de travail et se lançaient des défis à qui arriverait le premier sur les lieux de pêche pour bien remplir ses filets, puis au port pour vendre son poisson au meilleur prix !
Des courses sauvages s’organisèrent petit à petit le dimanche qui, à la vue de l’engouement du public, sous l’influence de mécènes, furent permises et programmées lors des fêtes patronales.
Ce succès amena à la création de l’association « Société des Yoles et des Gommiers de la Martinique ». En 1984, les 2 embarcations traditionnelles se séparèrent et c’est ainsi que naquit l’association « Société des Yoles Rondes de la Martinique ».
A l’arrivée du moteur, on est passé d’un sport nautique pratiqué en toute simplicité par des marins pêcheurs avec leurs outils de travail, à une véritable attraction sportive et touristique. Dans cet objectif, au fur et à mesure, les embarcations sont devenues plus fines avec des voiles plus grandes.
La course
Le Tour de Martinique des Yoles, sous sa forme actuelle, est né grâce à l’initiative de Georges Brival, ancien président de la Société « Yoles et Gommiers de la Martinique » et fondateur de la « Société des Yoles Rondes de la Martinique ». Homme passionné par la mer, le travail des marins-pêcheurs, cette embarcation particulière qu’est la yole, lourde d’histoire et de symboles, il a voulu que perdure ce patrimoine local devenu un important emblème de l’identité martiniquaise, les objectifs étant de démontrer la compétence des artisans martiniquais charpentier de marine, valoriser le métier de marin-pêcheur, promouvoir le patrimoine local.
Après une première tentative de mise en place en 1966 qui avorta en 1968, c’est en 1984, que Georges Brival organise le premier tour de la Martinique en plein mois d’août, avec 8 équipages partants. La course a lieu tous les ans depuis.
La distance à parcourir est de 110 miles marins sur la mer démontée de la façade atlantique de l’île avec comme villes-étapes le Robert, le François, le Marin, le Vauclin, Trinité, Saint-Pierre, Fort-de-France et Sainte-Anne.
Caractéristiques de l’embarcation
La yole ronde est une embarcation ne dépassant pas 10.50 m légère, effilée, très rapide, sans quille, sans lest, sans dérive ni gouvernail, à faible tirant d’eau, pouvant naviguer à 1 ou 2 voiles. Elle est conçue par assemblages de planches fixées horizontalement sur une ossature de bois. La stabilité de l’embarcation est assurée uniquement par les équipiers — dont le nombre varie entre 15 et 18 — qui se mettent sur des pièces de bois massif appelé « bois dressés ». Sa conception se fait depuis des générations sans plan, les gestes, la maîtrise et les secrets se transmettant traditionnellement oralement et parfois intuitivement. Ce principe de construction a beaucoup évolué avec l’apparition des techniques nouvelles et face à la demande de yoles de plus en plus rapides.
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