Hier, mercredi 7 septembre, une résistante de la première heure du cheveux naturel s’en est allée.
Jacqueline Labbé, Martiniquaise de son état, a toujours lutté pour que soient reconnues les qualités du cheveu afro.
Coiffeuse mais pas seulement
Elle ouvre dans les années 60 un salon de coiffure huppé à Fort de France et dès lors, elle assiste à la grande mode des cheveux défrisés. Mais suite à des rencontres intellectuelles, elle prend très tôt conscience de l’aliénation subie par les femmes créoles obligées de ressembler à des canons qui ne leur correspondent pas. Elle se fait la Voix du cheveu défrisé malgré les obstacles auxquels elle se heurte.
Jacqueline Labbé s’associe même avec sa soeur Josepha,créatrice d’une une marque de cosmétique pour peaux noires à Paris.
Une artiste sous toutes les coutures
En juin 2016, elle publie sur son compte facebook le poème suivant :
« J’ai de L’Amérindien les plumes.
Du nègre d’Afrique les clochettes et les pieds de statue.
De frère Blanc le goût de l’intrigue et de la trahison.
Je suis tortue, serpent, et l’étoile m’a fait Lion »
Ces mots traduisent parfaitement le métissage de cette créole qui a coproduit le théâtre de marionnettes créoles baptisées « Bwa bwa avec Roland Brival avant d’exposer son artisanat à Paris et en Martinique au gré de ses inspirations.
Madame Poule
Auteure des tomes « Madame poule et les ravets » et « Madame Poule prend la plume », la mort a emporté Jacqueline Labbé alors qu’elle s’était attelée à la tache de l’écriture d’un autre volet des aventures de « Madame Poule », un personnage qui avait soif de vérité et qui posait des questions à tous ceux qui l’entouraient. Elle avait 81 ans.
Les livres de Jacqueline Labbé sont proposés par les éditions Thot
0 commentaires