Blake’s : J’ai constaté en lisant ta biographie que tu étais un artiste issu de l’underground. Comment es-tu passé de l’ombre à la Lumière? Résume nous ton parcours…
Foxy Myller : J’ai commencé la musique très tôt, j’ai été influencé par les Grands du quartier. Aussi, je me rappelle de la radiocassette de mon grand frère avec des mixtapes, ses freestyles car j’étais très souvent avec lui. Le déclic est venu à ce moment. De fil en aiguille Jenone et moi avons créé le collectif « ADMSK » avec d’autres potes du quartier. Puis, je suis parti vivre à Paname où c’était la débrouille puissance 1000! Mais la musique a toujours été présente : j’ai créé « Dirty Clic » avec des potes, j’ai fait aussi parti de « Hayygndazz » avec Kronyk, puis le « Crackenwood » avec Henny’x Vatos et toute la bande. Je tournais mal, et il a fallu que je fasse un choix: la musique ou la rue. De retour en Guadeloupe, j’ai monté mon home studio et je posais matin midi et soir. Les amis du quartier m’ont dit : « Bon c’est l’heure de faire les vraies choses » et le clip du titre « Inhaler a vu le jour et c’était parti!
Blake’s : Tu as été beaucoup influencé par vague par le Hip Hop, le dancehall, le reggae… Qu’ont apporté des genres musicaux à l’artiste que tu es aujourd’hui? Foxy Myller : Ces différents courant musicaux ont fait de moi l’artiste que je suis maintenant tout simplement.
Blake’s : Qui sont tes modèles/idoles dans chacun? Foxy Myller : Mon idole c’est ma mère et mes modèles sont plutôt issus de la scène des années 90, qui pour moi était l’âge d’or du hip-hop. Je fais référence à 2Pac, le King, Notorious Big, Le Wu Tang Clan, Nas, Busta Rhymes pour ne citer qu’eux car la liste est longue. Concernant le Reggae, je cite Bob Marley, le boss, Sizzla, Capleton, Morgan Heritage, Israel Vibration et un peu plus tard Vybz Kartel,Mavado etc…
Blake’s : Tu es fan de l’artiste JM Basquiat. Qu’est-ce qui te plait en lui ? En quoi te reconnais tu dans son art, sa personne ? Foxy Myller  : Oui, Jean-Michel Basquiat m’influence énormément effectivement. Sa vie, son parcours m’inspirent vraiment, il est parti de rien, mais vraiment de rien pour arriver au top,respect man ! Ces œuvres m’animent, je n’arrive pas trop à décrire la chose, en fait, je la vis.

Blake’s : Tu as été touché par la perte de ton ami Mylère, au point de lui rendre hommage dans ton pseudonyme. en quoi cet évènement tragique marque ta musique ? Foxy Myller : Avant je m’appelais Mc Fox, puis après la disparition de Mylère j’ai beaucoup cogité sur la suite de ma carrière musicale. Mes proches m’ont convaincu et Myller aussi m’aurait dit « zanmi kay ka fèt voyé sa alé » donc j’ai décidé que mon nouveau nom de scène serait Foxy Myller, une façon de rester connecté avec lui.
Blake’s : Pourquoi avoir monté ta propre structure, Karma Music? Foxy Myller : Karma music est une structure qui a été monté par Christophe ARMA et c’est tombé pile poil au moment où je voulais me structurer musicalement. Petit à petit, l’équipe s’est étoffée avec la venue de Tyrak qui est maintenant mon directeur artistique.
Blake’s : Comment s’est passé la création de ton premier album « Colors »? Foxy Myller : À la base « Colors » devait être une mixtape car étant en indépendant c’est plus facile pour nous de choisir cette voie. Mais avec le succès du titre « Inhaler », mon nom a commencé à circuler chez certains producteurs dont Chabine Prod qui m’a proposé une collaboration et j’ai accepté.

Blake’s : Pourquoi ce nom ? Foxy Myller : « Colors » car cet album est comme une aquarelle avec différents types de musique. C’est aussi un petit clin d’œil au film « Colors » Qui m’avait marqué, étant plus jeune.

Je respecte le parcours d’Admiral T car issu des quartiers difficiles, il n’a pas baissé les bras, Grand respect

 
Blake’s : De quoi parle-t-il? De quoi t’es tu inspiré pour son écriture? Foxy Myller : « Colors » est un album assez autobiographique. J’évoque mes moments difficiles, mes coups de gueule (rires). J’ai vomi mes tripes sur cet opus. Bon, fort heureusement, je n’expose pas que mes moments difficiles. (rires).
Blake’s : Tu peux nous parler de l’introduction de Colors? Foxy Myller : cette introduction est l’idée de Tyrak. Il m’a parlé d’un dialogue extrait du film « Malcom X » de Spike LEE qui l’avait marqué et il a voulu absolument que j’écoute. C’est juste avant que Malcom X devienne célèbre quand Elijah Muhammad lui faisait comprendre que sa « mission » allait être plus difficile qu’il ne le pense. Quand j’ai écouté le dialogue, cela m’a parlé direct!
Blake’s : As-tu une préférence pour l’un des titres ? Foxy Myller : J’aime tous les morceaux de l’album. Pour répondre à la question, je dirais « Diore Anna », un titre que j’ai dédié à ma petite princesse, le morceau porte son nom d’ailleurs.

Blake’s : Tu rends un hommage par Sodade à la grande Césaria Evora. Pourquoi ce choix? Foxy Myller : « Sodade » est venu à moi. J’étais parti en Martinique pour rencontrer Claude Cabit de Chabine Prod, et une fois là-bas, Nirvana de G-Island m’appelle pour me dire qu’il doit me faire écouter une instru à tout prix. « Hazou » est le beatmaker du titre. Une fois arrivé au studio, je n’ai pas été inspiré de suite mais Nirvana m’a suggeré d’insérer des parties en espagnol. J’aime la folie artistique, prendre des risques et « Sodade » est né.
Blake’s : Quel artiste antillais tu admire le plus? Pourquoi? Foxy Myller : Je respecte le parcours d’Admiral T car issu des quartiers difficiles, il n’a pas baissé les bras, Grand respect ! Kalash aussi, il pousse le délire, et expose notre musique au plus grand nombre, il fait beaucoup de bien à la musique urbaine venant des Antilles, big up Kalash.
Blake’s : C’est quoi la suite de ton programme? Faire vivre au maximum l’album « Colors », faire encore plus de scènes, des clips et le prochain album. Mais je ne dis pas plus car je suis déjà dessus mais il sera très très Basquiat (rires). Restez connectés moun an mwen sur tous mes réseaux sociaux. #Olayni
Merci Foxy et bon courage pour la suite!
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