Blakes : Ta mère est bretonne, ton père ivoirien, pourquoi le choix du zouk ? J’ai lu que tu disais que ce n’était à la base absolument pas ton univers. Qu’est-ce qui t’a fait accrocher et continuer ?
Marvin : Ce n’est pas moi qui ai choisi le zouk, c’est lui qui m’a choisi.
Cette aventure a commencé comme une sorte de défi et quelque chose qui ne devait être, à la base, qu’un single. Puis ce single s’est transformé en album puis en 2, puis 3…
Avec du recul je me rends compte que cette musique est métissé, comme moi, faite de rythmes caribéens, africains, de mélodies françaises et c’est probablement, au final, la musique qui me ressemble le plus.
Blakes : –Cap-verdien, Antillais : on te prête plusieurs origines sans que cela ne te dérange et c’est tant mieux ! Ne pense-tu pas que cela reflète aussi ton côté « artiste universel »/passe-partout ?
Marvin : Je suis fier de mes origines, mais je tiens à conserver une certaine neutralité pour ne pas rentrer dans une spirale communautaire. Le but étant que ma musique puisse être écoutée par le plus grand nombre en cultivant cet universalisme.
Blakes : Que penses -tu du débat lancé il y a plusieurs mois de cela autour du chanteur Vietzoukeur : « doit-on être Antillais pour chanter du Zouk » ?
Marvin : Je suis la preuve vivante du contraire et je pense que les Antilles peuvent être fières du fait que d’autres communautés s’intéressent tant au zouk. Je ne rentre d’ailleurs jamais dans ce genre de débats, sans fondement, pour moi, seule la qualité de la musique compte !
Les différents titres de tes albums sont : Corps & âme/amour sans loi/Mon univers et enfin Mes couleurs… Prendrais-tu de la distance sentimentale ? 🙂
Marvin : Pas du tout, je pense que dans Mes Couleurs, je chante encore beaucoup l’amour, sauf que j’ai mûri et que d’autres thèmes me touchent davantage. Mais si dans ma vie personnelle, je suis quelqu’un de plutôt réservé, je dévoile difficilement mes émotions. J’ai cette faculté à écrire des chansons d’amour et de les interpréter avec sensibilité.
–Pourquoi Mes couleurs ? D’ailleurs elles sont très peu présentes sur ta pochette ?
Marvin : Sur la pochette j’ai voulu faire ressortir ce contraste entre le noir et blanc qui me représentent et les couleurs de l’album. Je suis issu d’un métissage, mes inspirations sont très variées et même si l’ambiance générale reste zouk, j’ai exploré beaucoup d’autres styles musicaux dans cet opus.
Je suis d’ailleurs absolument sous le charme des voix de Nesly et Phylissia
Blakes : Nesly, Phylissia Ross… Comment as-tu fait le choix de tes featurings ? Et pour les moins connus (Sélébobo, Msylirik…) ?
Marvin : Les duos que je fais sont toujours motivés par une sensibilité à l’égard des voix et interprétations. Je suis d’ailleurs absolument sous le charme de celles de Nesly et Phylissia. Dans Mes couleurs, j’ai préféré faire découvrir des talents tels que Selebobo ou Msylirik qui sont connus respectivement au Nigeria et à La Réunion et qui selon moi méritent d’être découverts dans le reste du monde.
Blakes : Personnellement je trouve que tu ne fais pas à 100 % du zouk, mais plutôt de la variété française ! Et toi ?
Marvin : On me le dit très souvent ! J’ai grandi avec la chanson française, ces mélodies sont ancrées en moi. Je fais probablement de la variété française sur des rythmes un peu plus chaud.
Blakes : Que penses-tu du fait qu’en France on cherche toujours ranger/cantonner les artistes dans des cases ?
Marvin : Je pense que les choses ont changé ces dernières années. La mixité enrichit énormément les productions musicales, on entend sur les ondes tous ces rythmes bercés par l’Afrique et la Caraïbe, même si un long chemin reste encore à faire.
Blakes : 2006, date de ton premier album. Nous sommes en 2016. En 10 ans as-tu vu ton public évoluer ?
Marvin : Quand je regarde en arrière, cela fait 10 ans que je parcours les routes et les pays sans ne jamais avoir fait de pause. J’ai la chance d’avoir un public de plus en plus large et de plus en plus ouvert d’esprit. Mon public est le meilleur du monde !
Blakes : Tu jongles entre l’Afrique et la Caraïbe : quelles différences as-tu pu noter entre les 2 territoires ? Et quels points communs ?
Marvin : La gentillesse, l’accueil et la fierté des deux peuples sont assez frappants et à la fois similaires. Je pense tout de même que les Antillais devraient tous un jour avoir l’opportunité de se ressourcer en Afrique, afin de soigner des maux du passé.
–Est-ce que tu prévois un concert pour cet album ? Pour quand ?
Une grande tournée de près de 50 dates en live acoustique est prévue partout en France et à l’étranger, à partir de janvier 2017. On finira par une grande date à Paris ! À suivre !
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Disponible sur Itunes
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