Artiste confirmée de la scène zouk féminine des années 2000, Priscillia qui a commencé très tôt dans la musique, est de retour. Elle revient avec un EP après 2 albums pour nous mettre en appétit en attendant le 3e. Entretien avec une jeune maman épanouie, humble et discrète.
Blakes : Tu as été bercée dès ton plus jeune âge par du Leila Chicot, Sonia Dersion, Princess Lover… Dans quelles circonstances as-tu été initiée à la musique, plus précisément au zouk?
Priscillia : Avec mes parents, qui écoutaient du zouk tout le temps (rires) ! En faisant le ménage, en voiture. Dès mon plus jeune âge, j’ai été bercée par le zouk.
B : 2003, tu deviens choriste. Qu’est-ce qui a fait que tu as sauté le pas pour devenir chanteuse solo?
P : Je suis quelqu’un de très timide et si j’ai passé le pas c’est à cause de ma belle-soeur qui m’a inscrite à un concours de chant. C’est là que j’ai commencé à prendre la chanson au sérieux…
B : Quels titres t’ont le plus marquée ?
P : Beaucoup de titres et de groupes m’ont marquée ! Kassav’… Il y en a plein! Edith Lefel. Peut-être…Fanm Fo. Tatiana Miath aussi que j’ai reprise sur l’EP.
B : 2004, tu sors ton premier album. Comment as-tu vécu cette expérience?
P : J’avais 17 ans et j’avais peur de monter sur scène. Chanter en studio c’est cool, mais à un moment il faut aller le promouvoir l’album et encore en fois, vu que je suis quelqu’un de très timide, ça a été dur. Mais le public m’a beaucoup aidée, les gens chantaient mes chansons par cœur et ça m’a aidé à dépasser ma peur.
B : 2007, tu sors Dis-le moi, ton 2e album, puis le 3e en 2010 intitulé Un peu de moi, sur lesquels tu as collaboré avec des personnalités du milieu: Nichols, Elie Lapointe, Marvin… Que t’ont apporté ces rencontres ? Quels enrichissements, bénéfices en as-tu tiré ?
P : Bien sûr ça enrichit toujours. Moi je travaille beaucoup sur le feeling et tout d’abord j’aime travailler avec les gens que j’apprécie. Par exemple je ne vais pas travailler avec quelqu’un parce qu’il a de la notoriété, parce que ça va m’apporter plus de visibilité, je ne suis pas dans ce délire-là. Que tu sois en haut ou en bas, si j’apprécie ta voix, ton travail, je travaillerai avec toi.
Chaque featuring a été une rencontre spéciale. Tu apprends à connaitre la personne différemment de ce que tu pensais en connaitre avec sa musique. Chacune a été unique. Musicalement aussi, car on n’a pas forcement les mêmes approches musicales et ça fait un beau combiné entre ce que moi j’apporte et lui ce qu’il apporte.
B : 2015: tu collabores avec LS ex-membre du groupe r’n’b Afrodiziac, et c’est le succès. Comment s’est faite cette rencontre ?
P : J’avais déjà travaillé pour lui pour des chœurs sur le titre Tu m’oublieras, et on s’était toujours dit qu’on allait faire quelque chose ensemble. Et un jour il m’a appelé et m’a dit : « voilà j’ai un titre à te proposer, est-ce que ça t’intéresse ? » Bien sûr! Parce que LS c’est LS, quoi! (rires!) et on a fait le titre et ça a plu.
B : Qu’est-ce qui a fait que ça fonctionne musicalement entre vous ?
P : Peut-être parce que on est simple tous les deux, qu’on ne se prend pas la tête, qu’on aime la musique avant tout.
B : Vous préparez d’autres pépites?
P : Non, non! Même pas. Il faut toujours garder la surprise !
B : Tu as participé au projet à succès Femmes Fatales. Est-ce que cela a boosté ta carrière ?
P : Je ne vais pas dire un plus ou moins… Ça m’a apporté une expérience, parce que c’est une VRAIE expérience, d’être avec autant de femmes, c’est UNE VRAIE EXPERIENCE (rires) ! Ça m’a aussi appris à connaitre les filles du milieu que je ne connaissais pas forcement, on s’entend les unes les autres, on se voit en show, mais on n’a pas souvent le temps discuter, de passer des moments ensemble. Ça m’a apporté une belle expérience de vie !
B : Sur une scène musicale où les chanteuses répondent aux diktats de minceur imposés par la société, tu te rends compte que te distingues avec des formes généreuses ?
P : Bien sûr ! Tout à fait, et j’en suis fière! Ça veut dire que les gens ne voient pas que ça ! La musique c’est une voix, des paroles, des sons, il n’y a pas que le physique qui compte. Après je ne me dis pas que je ne suis pas belle, je suis fière ! Je suis fière de ce que je véhicule.
B T’a-t-on déjà demandé de perdre du poids pour correspondre à des critères marketing ?
P : Du tout! Sincèrement, du tout! Après peut-être que je suis tombée sur les bonnes équipes! Mais si on me demandait ça, je dirais soit vous m’acceptez comme je suis, soit tant pis!
B : Pourquoi cet EP ?
P : On y a réfléchit et on s’est dit que par rapport à ce qui se fait aujourd’hui, en terme de vente musicale, c’est est peut-être le plus actuel…. Ça ne veut pas dire que je ne vais pas sortir d’album, mais les gens attendaient des titres et ils avaient envie d’avoir du nouveau de Priscillia. Alors on s’est dit que pour les faire patienter, ça serait la bonne solution.
B : Comment as-tu choisi tes chansons ? De quoi parlent-elles ?
P : J’ai plutôt tendance à écrire ce que je vis, ou quelqu’un de mon entourage. J’ai du mal à chanter ce que je ne peux pas ressentir. Je ne peux pas me dire il faut que j’écrive pour écrire, c’est-à-dire que j’écris tout le temps, même si se sont des petits trucs, 2-3 phrases par-ci par-là, après je les rassemble, ça fait une chanson… Sur cet EP, j’ai beaucoup parlé de mes choix, d’où son nom, que j’assumais mes choix car c’est vrai que j’ai eu tendance plus jeune à laisser les gens diriger un peu ma vie sentimentale, on va dire. Et aujourd’hui, je suis une maman donc, je n’ai plus de compte à rendre et je fais ce qui me plait.
B : Tu es maman depuis peu. Comment vas-tu lier ta maternité et ton activité de chanteuse ?
P : Pour l’instant, ce n’est pas forcément difficile, même si parfois quand je dois laisser mon enfant une semaine, c’est compliqué, c’est dur. Mais après c’est un choix que j’ai fait, parce que j’aurais très bien pu faire un autre métier et passer plus de temps avec ma fille, mais j’assume le fait d’être artiste à part entière. C’est une organisation à avoir en fait. Et puis j’ai mes parents qui sont là, mon mari aussi, donc ça devrait aller.
B Et une scène? Tu n’en a pas encore fait seule, je crois. Laquelle rêverais-tu de remplir? L’Elysée Montmatre ? La Cigale ? L’Olympia ?
P : Je ne suis pas forcément dans les grands trucs, j’aime bien ce qui peut être intimiste. On va peut-être commencer par une petite salle, je ne suis pas obligée de faire un Olympia. On verra ça après. Mais déjà faire un live parce que je n’en ai pas encore fait en 14 ans, une vraie scène à moi.
B : C’est quoi la suite du programme pour toi maintenant ?
P : Ce sera un nouvel EP dans quelques mois, c’est ce que je peux dire pour l’instant. Et puis le reste arrive!
L’EP de Priscilla, Mes choix, est déjà disponible.
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