La comédie musicale de la rentrée « Gospel sur la colline » a ouvert ses portes aux folies bergères ce 4 septembre. Loin de l’image doudouiste qui nous colle à la peau, Benjamin Faleyras s’est battu bec et ongle pour prouver que les Antillais pouvaient faire autre chose que danser le zouk dans le domaine de la comédie musicale.
Rencontre avec celui qui n’a jamais accepté de faire une croix sur ses rêves.
Comment t’es venue l’idée de cette comédie musicale ?
Je suis compositeur, musicien et ayant grandi dans le milieu du gospel, j’ai vu comment ça se passait dans les églises baptistes. En rentrant à Paris, je me suis aperçu que l’ambiance n’était pas la même et que les révérends à Saint martin étaient bien plus imprégnés. Je n’ai jamais retrouvé cette ferveur et je me suis toujours dit qu’un jour je devrais monter une pièce de théâtre qui montrerait ce qu’est le gospel dans son contexte.
Comment t’es venue l’idée du nom : Gospel sur la colline
A la base j’avais une idée d’une église face à un cabaret. Je me suis amusé à mettre ces deux entités face à face et, en hommage à Jésus allant prêcher en hauteur, vers les Oliviers afin d’être entendu de tous, j’ai eu l’idée de bâtir mon église sur une colline.
Quelles ont été les difficultés rencontrées sur ton parcours ?
On a souvent tort d’avoir raison le premier ! N’ayant pas de prédécesseur, cela a été très difficile. De plus, je suis noir, et pour un noir en France, monter une comédie musicale nationale est du domaine du rêve.
J’ai écrit mon projet assez vite, mais à partir de cela a commencé le parcours du combattant, Il m’a fallu 10 ans pour convaincre les gens et les producteurs que les afro caribéens étaient capables de produire un spectacle digne de Broadway.
« Mettre la colline à l’affiche m’a demandé de grimper l’Everest »
As-tu été aidé par les organisations ultra-marines ?
J’ai fait des demandes et rencontré beaucoup de gens, mais mon histoire se situant en Louisiane et mettant en avant le jazz, le blues, et le gospel, les responsables ultra-marins n’ont pas adhéré. Ils m’ont proposé de faire du zouk et la biguine. Je n’avais pas d’intérêt de rajouter une œuvre purement antillaise qui ne serait pas nationale. On m’a reproché d’être trop « blanc » chez moi, et trop « noir » à Paris… Difficile !
En tous les cas la difficulté n’a pas empêché Benjamin Faleyras de réaliser son rêve, venez le vivre avec lui, il est enchanteresque.
Gospel sur la colline, du 4 septembre au 18 octobre aux Folies Bergères…
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