Annabel a eu le privilège de performer l’une de ses créations le 21 mai dernier à la Havane.
Voyage à Cuba
La caractéristique première d’Annabel Guérédrat est sans l’ombre d’un doute son côté fantasque et excentrique, toujours empreint d’une profonde réflexion sur le monde, et sur la condition féminine en particulier. Elle a trouvé un allié artistique de choix en la personne d’Henri Tauliaut, artiste plasticien sélectionné officiellement pour représenter la Guadeloupe lors de cette 12ème édition de la biennale de la Havane. Le combo artistique s’est donc rendu à Cuba, dans le cadre du colloque international intitulé « La diversidad cultural en el Caribe ». A la veille de la biennale, ce rendez-vous prestigieux abordait cette année le thème de la présence africaine dans les Caraïbes. Plasticiens, cinéastes, photographes, mais aussi écrivains, critiques d’art et commissaires d’exposition, étaient présents, tous venus du monde entier.
Annabel a eu la chance d’y présenter sa performance solo « A freak show for S. » ; et dans un second temps, en ouverture de biennale, de partager la scène avec son complice Henri Tauliaut, en tant qu’invitée lors du vernissage de l’oeuvre « Jungle sphere 3.0 » au Centre Wifredo Lam.
« A freak show for S. » dans les rues de la Havane
Ce solo performatif est un hommage à la Venus Noire, Sarah Baartman. Annabel y questionne le genre féminin et le pouvoir, les liens entre l’intime et le politique à partir du texte « C’est-elle une erreur ? » qu’elle a elle-même écrit. Depuis les rues de la havane, le show a entrainé les spectateurs curieux jusque dans les murs de la Casa de las americas. Un show live, unique et en mouvement !
Annabel en action
« Ma performance a énormément surpris et a été accueillie très chaleureusement. Allant loin dans la déconstruction de la figure de la Vénus Noire, j’ai donc certainement choqué les plus puritains. Aussi les spectateurs, avant tout là pour défendre l’art contemporain, ont été médusés par l’intensité de cette performance; jusqu’où je vais, poussant les limites du corps, pour ouvrir des espaces totalement afro-punks, qui explosent la question identitaire vers un ailleurs post-identitaire et totalement déjanté. » raconte l’artiste.
De ses rencontres extraordinaires et hors du commun, Annabel se dit en ressortir riche avec plus de confiance en l’humain, en elle-même mais aussi en son travail. Ce véritable « bain de jouvence » comme elle le définit, est de bon augure pour la suite. Elle nous donne d’ores-et-déjà rendez-vous à Miami le 19 juin 2015 à Made at the Cidatel. Puis, en novembre pour la présentation de son projet « A smell of success » en collaboration avec Henri Tauliaut, entre la Guadeloupe, la Martinique et New York.
Contacts :
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