Une enfance musicale
Erika Dobong’na, plus connue sous le nom Princess Erika, est née le 5 avril 1964 à Paris de parents camerounais exilés politiques. Sa mère, Marie-Claire Matip, fille d’un chef traditionnel est la première femme de l’Afrique subsaharienne à avoir publié un livre. Passionnée de piano, Erika entre au conservatoire dès ses cinq ans. À l’adolescence, inspirée par les Beatles et Bob Marley, elle s’initie à la guitare.
En 1982 à 18 ans elle forme avec ses sœurs — dont la choriste Esther Dobong’Na Essienne, dite Estha Divine — le groupe Blackheart Daughters, puis le collectif Princess and the royal Sound, avec lequel elle effectue la première partie du Jamaïcain Dennis Brown en tournée. La même année, elle est intronisée membre de la Zulu Nation, organisation historico-culturelle hip-hop, par son fondateur Afrika Bambaataa. Erika à trouvé ses marques dans le reggae qu’elle qualifie de musique de révolte, mais aussi de fraternité et de liberté.
Le début du succès
En 1986 trois ans après avoir donné naissance à son fils Julien, elle part pour le Royaume-Uni où elle enregistre avec les musiciens du groupe de reggae Aswad. En 1988, elle enregistre à Londres son titre Trop de bla-bla qui la révèle au public français et rencontre un vif succès, classé plusieurs semaines au Top 50. Elle est pour beaucoup, celle qui a lancé le reggae en France. En 1992 elle sort un premier album « Princess Erika » mariant soul, jazz, funk et reggae, et assure la première partie des Négresses Vertes.
Au sommet
En 1993, elle est nominée aux Victoires de la musique dans la catégorie « Révélation variétés féminine ». En 1995 sort son deuxième album D’origine avec un titre enregistré avec Freddie McGregor et le tube « Faut qu’j’travaille ». En 1996 propulsé au sommet des ventes, c’est son deuxième titre à être classé dans le Top 50. La même année, elle chante Ailleurs en duo avec Catherine Ringer des Rita Mitsouko. En 1997, elle chante avec Marc Lavoine le titre Les hommes sont des femmes comme les autres, et intègre la tournée des Enfoirés. Prêtant sa plume à d’autres artistes, elle écrit le tube « Embrasse-moi » pour Les Nubians. En 1998, Princess Erika enregistre à Kingston, en Jamaïque les mythiques artistes de reggae, Sly & Robbie.
Erika, la philanthrope
La même année, profitant de sa notoriété, Erika s’investit dans l’humanitaire. En faveur des enfants du Tiers-monde, elle fonde en 2000 l’association Les Voix de l’espoir, qui a permis la construction d’un hôpital au Sénégal. De nombreuses artistes féminines y participent : Carole Fredericks, K-Reen, Amina, Nina Morato, Jocelyne Béroard, Lââm, Assia, Rokia Traoré, China Moses, Julie Zenatti, Nicoletta, Tilly Key, Anggun, Sally Nyolo, Nathalie Cardone, Nourith, Leyla Doriane, Kali Kamga et Tilda et posent sur le titre Que serais-je demain ? sorti en 2001. En 2003, elle donne naissance à son deuxième fils Oudima. En 2004, elle participé à l’album Agir Réagir en faveur des sinistrés du tremblement de terre du 24 février dans la région d’Al Hoceïma, au Maroc.
Toujours en 2004, son titre Trop de Bla-Bla est repris par la campagne publicitaire du groupe d’assurance MMA comme slogan (« zéro tracas, zéro bla bla »), ce qui lui permettrait de récolter tranquillement des droits sur l’exploitation de sa chanson. En 2005, elle participe à la 2ème saison de l’émission La Ferme Célébrités au profit de l’association africaine d’Aminata Traoré, « Routes du sud » qui aide les jeunes femmes et les enfants.
En 2005, Princess Erika sort un troisième album, « A l’épreuve du temps », écrit, composé et produit par elle-même, avec la participation de ses trois soeurs comme choristes et de son fils Julien avec qui elle interprète un duo. En 2006 elle participe à la compilation de reprises reggae des succès de la chanson française, Il est 5 heures Kingston s’éveille, y interprétant La Vie en rose et J’ai encore rêvé d’elle avec Pierpoljak.
En parallèle de sa carrière de chanteuse
Princess Erika a également une carrière de comédienne. Au théâtre elle joue dans la pièce Le costume de Peter Brooks. Entre 2002 et 2005 elle joue régulièrement dans Les Monologues du vagin d’Eve Ensleren, 2008 Le petit trésor de Vincent Azé et Steevy Boulay. Elle apparaît au grand écran dans les films Les marins perdus, Le jardin de Papa et Quand les anges s’en mêlent. À partir de 2006, elle prête ses traits à Rosy dans la série Camping Paradis aux côtés de Laurent Ournac, qu’elle quitte en 2012 pour se consacrer à l’émission sur RTL Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard qu’elle a intégré fin 2011, année où elle sort aussi son dernier album, Juste Erika.
En 2016 Princess Erika est sélectionnée pour être membre du jury, chasseuse de sons en Guyane, pour la troisième édition du télé-crochet de France Ô, Music explorer. Elle n’a pas hésité à s’immerger en plein cœur de la forêt guyanaise pour aller rencontrer les Bushis, Africains Guyanais descendants de noirs marrons, esclaves insoumis, dont la culture est restée très forte. Une révélation pour cette grande dame !
Par son évidente contribution à la reconnaissance de la musique urbaine, elle sera aussi à l’affiche du concert évènement L’âge d’or du rap français le 31 mai 2017 qui réunira au Casino de Paris un panel d’artistes Hip Hop.
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