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Sur les traces du madras

Rédigé par

15.07.2015

Origines
Le madras est un tissu de fils de soie et de coton aux couleurs vives formant des carreaux ou des rayures. La première sorte de madras était originaire de la ville de Madras, actuelle Chennai, capitale de l’État de Tamil Nadu en Inde.
C’est vers 1639, que les colons anglais ont créé la ville de Madraspattinam pour y implanter un avant-poste de la British East India Company. Le nom de la ville viendrait d’un institut musulman arabe, connu sous le nom « médersa » qui signifie « madrasa » en arabe, qui serait le lieu de création du tissu. Cette ville, un petit village de pêcheurs, est devenue un comptoir important pour le commerce d’étoffes.
Le madras était fabriqué artisanalement à partir de fil de bananier teint qui permettait aux couleurs de conserver plus longtemps leur éclat et vivacité. Mais en raison de cette composition, il dégageait une odeur singulière. Le fil de bananier se cassant et s’effilant, il a été mélangé puis remplacé par le coton, plus solide…
Au 18ème siècle, ayant le monopole du commerce en Inde, les Anglais y envoient d’Angleterre des cotons pour les faire teindre et tisser à la façon des madras. Les Français eux, font teindre et tisser le coton chez eux dans les campagnes autour de Rouen en Normandie ou en Alsace.
Le Madras aux Antilles-Guyane
Le madras a été introduit dans les Caraïbes, il y a plus d’un siècle par les Indiens venus fournir de la main-d’œuvre dans les colonies lorsque l’esclavage y a été aboli en 1848. C’est pourquoi on le retrouve aujourd’hui en Martinique, en Guyane, en Guadeloupe aux Saintes et à Marie Galante, à Saint Martin, Saint Barthélemy. Il en est de même pour les anciennes colonies anglaises dans l’Océan Indien, comme l’île Maurice, en Jamaïque, à Trinidad & Tobago etc…
Pendant longtemps aux Antilles, la pièce de madras se vendait par « coujous », un « coujou » étant la distance entre les trous faits par les pointes qui tendent sur les bords le tissu sur le métier à tisser. Elle servait généralement aux femmes de foulard de tête ou de mouchoir pour le cou.
Il a d’abord été porté par des créoles blanches, puis dans la deuxième moitié du 18e siècle, par les femmes de couleur. Il est devenu une pièce essentielle de la tenue traditionnelle, ornée de dentelles blanches pour les femmes et est rentré dans la confection des costumes pour les jours de fêtes et grandes occasions : bals, mariages, communions et baptêmes.
La coiffe était symbole de grande dignité en Inde. Dans les coutumes antillaises, elle est devenue dans la manière dont elle était nouée, une expression de disponibilité sexuelle : 1 pointe signifiait que l’on était un cœur à prendre, 2 pointes signifiaient que l’on était engagé, mais que l’on pouvait tenter sa chance, 3 pointes signifiaient que l’on était mariée et indisponible et 4 pointes que même mariée on était ouverte à toutes propositions…
De nos jours l’utilisation du madras est devenue très commune. On le retrouve dans les vêtements courants, mais aussi pour faire des serviettes, des bijoux, des accessoires pour les cheveux, des dessous de plats, des portemonnaies, des sets de table… On le retrouve même dans la décoration intérieure : nappe, rideaux, dessus de lit…
Et vous qu’avez-vous en madras chez vous ?

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