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Le retour de Keros-n en mode bipolaire!

Rédigé par

11.12.2017

Question que je me pose depuis longtemps : Pourquoi Keros-n, ok c’est du carburant mais qui ne sent pas très bon et polluant ? (Rires !) Oui, c’est vrai ! (Rires !) Je n’avais jamais pensé au fait que ça ne sentait pas bon ! En fait c’est parce que techniquement il n’y a que le kérosène qui puisse permettre à un avion de faire le tour du monde. Je n’avais pas envie de m’appeler « avion », je trouve que ça ne sonnait pas très bien, et l’avion il ne va nulle part sans kérosène !
Et c’est aussi parce que si on joue trop avec, ça peut exploser à la figure. Donc c’était pour imager le fait que je veux que ma musique fasse le tour du monde et que si tu secoues trop le mélange ça peut être dangereux !
Comment t’est venu l’amour de la musique et du Hip Hop en particulier ? De ma grande sœur. Quand j’étais un petit garçon, elle faisait partie d’un des tous premiers sound-systems de la Guadeloupe. Du coup j’ai vu pas mal de grands noms venir répéter à la maison, chez les voisins. J’étais déjà dans l’ambiance depuis tout petit en fait, et j’ai fait mon premier free style à 7ans. J’ai continué à faire ça pour m’amuser jusqu’au lycée, jusqu’en 2002, toujours en improvisation, sans écrire un seul texte. Et puis j’ai rencontré Skyzo cette année-là qui m’a dit « c’est bien beau, Keros-n, tu chantes et tout le monde aime bien, mais le lendemain, tu ne peux pas rechanter, tu as oublié. Donc il faut écrire et commencer à enregistrer », et ça a commencé comme ça.

Je n’ai pas commencé avec le rap et même aujourd’hui je ne fais pas que du rap. Je fais encore du dancehall, du reggae, je pose sur des morceaux acoustiques qui n’ont rien à voir avec le reggae ou le dancehall… J’essaye de faire de tout. En fait j’aime juste la musique !
Qui ont été ou sont tes modèles ? Locaux comme internationaux ? « Modèle », je n’irai pas jusque là, mais ceux qui m’ont marqué le plus ce sont déjà Vybz Kartel et Movado, pour la Jamaïque. Contrairement à beaucoup de gens, je ne m’intéresse pas à la musique des States, quelques morceaux par-ci par-là, mais vraiment pas !
Pourquoi avoir nommé cet album « Bipolaire » (qui est le nom d’un trouble psychique) Serais-tu donc malade ?  C’était pour imager le fait que tout le monde à 2 facettes. Il y a un côté sombre, un autre plus lumineux. C’était plus pour ça, pour refléter la double personnalité. Et ce sont les 2 manières d’aborder la vie…!
Qu’abordent les titres de ce double album ? Comment as-tu travaillé, appréhendé chaque volume donc chaque facette de toi ? Il faut savoir que je ne travaille jamais les albums en tant qu’album. Je fais des morceaux, je fais des morceaux, je fais des morceaux et ensuite je sélectionne. Je prends le meilleur et voilà ! Donc c’est venu naturellement. Et les thèmes abordés restent toujours les mêmes : des messages d’espoir, plus conscients sur les statuts du peuple noir dans le monde, des messages de réflexion pour les différentes générations… Des choses comme ça ! Et sinon après il y a le côté un peu plus hardcore, plus street. Sans oublier les femmes ! Désolé, désolé (rires !) ! Oooh oui ! Très important les femmes ! (Rires !)
Donc il y a des sons plus street sur un volume et d’autres plus doux sur l’autre > ce n’est pas contradictoire ? Est-ce vraiment compatible ? Je trouve que oui parce qu’ils auraient tout aussi bien pu être mélangés, ils auraient collé… ils viennent tous de moi ! C’est une longue histoire, mon histoire…

Quelles ont été tes sources d’inspiration ? Le quotidien ! Qu’il soit ou non au plus proche de moi. Il y a des sons que je produis à la première personne, il y a des fois où ça ne me concerne carrément pas mais où la situation m’a touché, ou un ami à moi a vu une situation qui l’a touché. Malheureusement j’ai constaté que quand on mettait les sons à la 3è personne, les gens ne se sentent pas concernés donc j’essaye à chaque fois de me mettre à la place du personnage que je veux incarner pour ce morceau et de développer aussi bien que je le peux…
Tes fans sont des « spartiates » et le cri de guerre « Ahou » est repris en chœur durant tes prestas en référence au film 300 de Zack Snyder. On en entend des extraits en interludes…Pourquoi un tel engouement pour ce film ?
J’ai aimé la façon de penser : on meurt au combat, on ne bat pas en retraite ! J’ai aimé la philosophie, la mentalité, j’ai aimé qu’une poignée résiste au plus grand nombre. Ça nous apprend un peu la vie au quotidien, dans le chemin que l’on a choisi. Je ne sais… Pour moi c’est le film le plus accrocheur que j’ai vu ! Je le regarde encore en 2017 (rires !) Je te promets, j’ai le coffret à la maison !

Dasha, Pon2Mik, Politik Nai, Zebrist, J-Max, Larose, Nicy, The S etc…Comment as-tu choisis tes featuring ? C’est à la Vibe, ce sont des rencontres… Il y en a certains avec lesquels j’avais déjà collaboré avant. Avec the S, on s’est rencontré, le courant est super bien passé et on a enregistré 3 morceaux. J’en ai gardé un. Non, ce sont vraiment des rencontres humaines, rien de commercial.
Tu as déjà fait pas mal de featuring avec des rappeurs de France hexagonale pourquoi pas plus sur cet album pour tenter de te faire connaitre au national ? Ça va venir après. Pour moi il y a un cheminement, des étapes à suivre. Là je voulais juste rassurer mon public et ensuite je vais aller plus vers le national. Mais même quand je voudrais me pencher franchement sur ce marché, je ne pourrais pas lâcher ma langue, ça revient automatiquement donc, désolée pour ceux qui pouvaient attendre plus de français mais c’est venu comme ça!
Quels sont les titres qui t’ont le plus marqué sur ces albums ? Pourquoi ?
Il y en a 3 : celui dédié à mon fils. Sur chaque album je tiens à lui faire un morceau. Puis « Pitit’ a papa »: c’est un morceau qui justement traite des conflits de génération en Guadeloupe; et « à fond », qui est le dernier de l’album. Ce sont vraiment les 3 morceaux qui me touchent le plus.

Tu as participé à des réunions avec différents « gangs » en Guadeloupe afin d’aider à apaiser les tensions… Où est-ce que ça en est ? Ça a plutôt pas mal fonctionné. Après il y a eu des répercussions négatives là où on ne s’y attendait vraiment pas c’est-à-dire que des décisions de justice bizarres se sont mises à briser nos démarches…Je ne sais pas à qui sa profite mais…C’est délicat à aborder ces choses-là… (rires !)
Mais nous on est là et on essaye même si c’est plus difficile de parler aux petits, de leur faire prendre conscience, vu que nous on est dans les problèmes depuis des années avant eux…On essaye de faire le travail !
Est-ce que tes liens de parenté, ton nom de famille sont « lourds » à porter dans ton travail d’artiste urbain ? Ca l’a été… bien avant et encore ! que pendant quelques mois! Dans notre milieu artistique personne ne peut dire que quiconque m’a aidé ! Je me suis fait tout seul, ça tout le monde le sait. Dans la rue aussi personne ne peut dire qu’il m’a aidé. Je suis avec les gens avec qui je suis, je suis accepté des miens, peu importe le reste. Après les « on dit », ce sont des gens qui ne connaissent pas ta vie qui parlent trop !
Oui j’ai un oncle qui fait de la politique et qui a été ministre, ouais c’est mon tonton, c’est le frère de mon père, je l’aime donc tu vois le truc ou pas ! (rires !) Non moi je n’ai absolument aucun problème avec ça ! Moi c’est Keros-N HKM (NDLR : Hyene Ka Modé), les miens connaissent, ce que les autres pensent ce n’est pas grave… Sinon c’est un fardeau ! Si tu commence à écouter les gens… Pfff! Non ! Je suis tranquille !
A quand un concert pour présenter ce projet ? Et bien Là, bientôt ! Je ne peux pas encore te donner de date mais on y travaille ! Vous serez tenu au courant !
Merci Kero et bon courage pour la suite!

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