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Les Indiens de Guadeloupe : L'esclavage qui n'en portait pas le nom

Rédigé par Christ-Laur Phillips

27.06.2016

Une histoire douloureuse

La migration des Indiens commence en 1854, six ans après l’abolition de l’esclavage, qui pénalise grandement les plantations et les grands propriétaires terriens.
Suite à un accord entre la France et l’Angleterre, Napoléon signe d’ailleurs la Convention sur l’immigration indienne le 1er juillet 1861, un recrutement est organisé dans ses colonies afin s’assurer une main d’oeuvre bon marché aux anciens propriétaires d’esclaves. Le premier bateau, l’Aurélie, débarque le 34 décembre 1854.
Des vagues de « travailleurs »,  sont donc recrutés pour se rendre sur l’île. On leur vend l’idée de commencer une nouvelle vie afin de les inciter à abandonner leur pays et leur famille. On leur fait aussi  miroiter une nouvelle vie sous le soleil avec un travail assuré et un nouveau départ sans évoquer le long voyage et la pénibilité du travail qui les attend de l’autre côté des eaux.

Un voyage long et pénible…

On refuse de parler d’esclavage, mais les recruteurs sont payés au nombre de « travailleurs » expédiés. Ainsi, ils sont payés deux roupies par homme et six par couple. Un bon moyen d’assurer la création de familles en Guadeloupe.
Avant d’embarquer pour un voyage allant de 3 à 4 mois sur un des « coolie ship », les travailleurs peuvent passer près de 3 mois au dépôt, attendant que les papiers soient signés et que le temps soit propice au départ du bateau.

Prêts à être déportés dans des colonies où l’esclavage a été aboli mais où ils deviendront esclaves.

Le « Bombay Gazette » du décrit les Indiens sur le départ comme « pauvres, ignorants et illettrés pour l’essentiel, nés dans la liberté, prêts à être déportés dans des colonies où l’esclavage a été aboli mais où ils deviendront esclaves. »
Sur 77 convois à destination de la Guadeloupe, la mortalité est de 2,69 %. Un taux qui reste faible malgré des conditions déplorables.  En effet, afin d’augmenter les bénéfices, la Français n’hésitent pas violer les règles d’hygiène et multiplient les envois surpeuplés, se voyant régulièrement rappelés à l’ordre par les Anglais.
Dans un prochain article, nous vous présenterons les conditions de l’installation des Indiens en Guadeloupe.

Portrait de Christ-Laur PHILLIPS, journaliste de BLAKES
Christ-Laur Phillips

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