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Guyane : Montagne d'Or, l'appel au secours d'un jeune Amérindien

Rédigé par Christ-Laur Phillips

28.11.2017

En Guyane, le projet de la Montagne d’Or, porté par des entreprises canadiennes et russes, et soutenues par le Président de la République, a pour ambition de creuser un trou large comme 32 Stades de France dans la forêt amazonienne afin d’en extraire de l’or.
Yanuwana Tapoka,  membre des jeunesses autochtones de Guyane a témoigné contre le projet Montagne d’Or face au Tribunal international des droits de la nature, à Bonn les 7 et 8 novembre derniers.

La seule raison valable pour creuser la terre, c’est pour trouver de l’eau

Afin d’empêcher la création de la mine à ciel ouvert la plus grande jamais creusée en France, le jeune homme de 24 ans a tenu à rappeler son impact négatif sur les populations et croyances amérindiennes :
« Dans la tradition amérindienne, on nous apprend que ce qui est sous la terre, ce sont les problèmes qui ont déjà été réglés par les anciens. En fouillant le sol, on va réveiller ce que les anciens avaient déjà réussi à résoudre au prix d’énormes sacrifices. La seule raison valable pour creuser la terre, c’est pour trouver de l’eau. »
Repoussant d’un mouvement de la main les promesses de reboisement de la foret une fois le précieux métal extirpé, le jeune Kali’na a ajouté :
« La société Montagne d’or annonce qu’elle exploitera le site sur une période de douze ans, et plus si d’autres gisements sont découverts. Une fois qu’ils auront exploité l’ensemble du sous-sol, la société Montagne d’or promet de suivre la reforestation pendant trente ans. Mais les forêts qui existent vers Dékou-Dékou et le massif Lucifer font partie des plus vieilles forêts des plateaux de Guyane. En réalité, il faut des centaines d’années pour qu’une forêt retrouve son état initial. S’engager sur trente ans est une promesse ridicule. »
Bien décidé à se battre pour son héritage, a conclu son intervention avec ces mots :
« A travers les revendications amérindiennes, nous prétendons récupérer les terres de nos ancêtres pour les préserver des desseins destructeurs que les politiciens français ont pour la Guyane. Nous voulons être libres d’expérimenter de nouvelles choses et d’utiliser nos savoirs ancestraux. » 
Un combat bien illégal…

Portrait de Christ-Laur PHILLIPS, journaliste de BLAKES
Christ-Laur Phillips

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