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E.Sy Kennenga, globe-trotter musical

Rédigé par

2.05.2017

Blake’s : EK Trip vol.1 et vol.2 puis « Carnet de voyage ». Tes albums tournent toujours autour du thème du voyage. Pourquoi ?
E.sy Kennenga : Parce que c’est comme ça que je vis ma vie. Le voyage c’est le concret, avec mes tournées je voyage pas mal, mais il y a aussi un voyage intérieur: les expériences, les rencontres que je vis qui m’amènent à me poser des questions…
Blake’s : Ton nouvel EP, s’appelle Carnet de voyage d’un soldat Lanmou. Quelle est ta définition d’un Soldat Lanmou ?
E.sy Kennenga :
C’est celui qui se bat pour ne pas empêcher l’amour de circuler dans sa vie, ne pas laisser les circonstances, ses propres émotions l’empêcher d’aller sur les voies qui lui semblent être des voix d’amour.

Blake’s : Si ton Ep est un « carnet de voyage ». Où t’a emmené ton périple ?
E.sy Kennenga :
Là c’est le début. Le chapitre 1 m’a déjà emmené au Brésil, au Venezuela, au Ghana, en Jamaïque. Pour ce qui est de mon cheminement plus personnel, c’est aussi des expériences de vie comme la paternité… Je suis à la recherche d’expériences qui m’enrichissent et c’est un peu la synthèse de tout cela.
Blake’s : Tu as toujours délivré des messages positifs, conscients, humanistes. Si la musique était une mission, quelle serait la tienne ?
E.sy Kennenga : C’est déjà comme ça que je vis ma musique, comme une mission! La mienne est de toujours être force de proposition de champs des possibles positifs, de champs des possibles d’espoirs, de la mort, de la peur. Ma philosophie c’est le vivre ensemble, on a pas le choix en fait, c’est pas une option comme je dis dans la foule, on est ensemble sur une planète, on y est de passage et on choisi souvent le conflit, or on sait qu’au fond de nous-même on a tous envie de vivre dans l’amour.

Blake’s : Quel est ton titre préféré de cet EP (part 1) ?
E.sy Kennenga
Allez viens, que j’ai écrit après les attentats en novembre. Cette chanson est une invitation au voyage, mais aussi à sortir des sentiers battus de réflexion, de nos schémas qui sont parfois archaïques. Donc c’est une invitation à s’ouvrir au monde, aux autres mais dans le but de s’ouvrir à soi-même. Après c’est sur que ça ne va pas se faire en un claquement de doigts, et il y aura des phases d’inconfort, mais c’est là qu’il se trouve, le changement. Et par ce titre j’essaye de le faire et j’invite les gens à le faire aussi et suivre le chemin de leur cœur…
Blake’s : Tu es un artiste qui aime la scène ! Le public sort toujours ravi même impressionné de tes concerts. Qu’est-ce que cela t’apporte en plus de la création musicale ?
E.sy Kennenga :
C’est mon objectif, si je pouvais je n’aurais fait que ça… Le partage en réel pour moi c’est le plus vrai, il y a des vibrations concrètes qui sont envoyées et reçues aussi. Et on peut échanger après avec les gens…

Donc les moments de création au final ils sont là pour ça, pour alimenter les moments de partage.

E.sy Kennenga : Je sais que je vais retrouver mon public à un moment donné et qu’il faut que je trouve la meilleure façon de partager ce que j’ai envie de leur dire, dans les meilleures conditions pour entendre ce qu’ils ont à dire aussi, parce que je suis dans un dialogue avec mon public, puisque je pense que c’est dans ce dialogue-là que l’on devrait être entre individu, dans la société, avec nos enfants, parents. C’est important de se rencontrer dans le réel et que le virtuel soit au service du réel, pas l’inverse: que le réel ne serve qu’à alimenter le virtuel. Et ca rend la créativité plus intéressante!

Blake’s :  En France, on aime mettre les artistes dans des cases. Te concernant, je n’y arrive pas ! Comment définirais-tu ta musique ?
E.sy Kennenga :
Je dirai créole pop parce que l’on a bien compris que si on ne se créé pas une case, on a tendance à mettre notre musique nulle part au final! Mais je définirai ma musique comme… de la musique hein! (rires!) Voilà!

Après, je me rend compte que l’on est beaucoup à vivre de la musique mais on est peu à faire de la musique.

On est rarement à se réunir pour parler de notes, d’accords, de styles, de groove. Ces temps là sont très courts, et de plus en plus rares…A force de cloisonner, tout s’appauvrit et on oublie l’essentiel qui est de faire de la musique, la jouer et la partager. Chaque style devrait s’enrichir des autres, mais on nous a mis dans des cases donc on ne se croise pas ou peu. C’est pour ça que j’aime la scène aussi, parce que là tu n’as pas besoin d’étiquette, pas besoin de parler : je chante – tu écoutes, ça ne ment pas! C’est pour ça qu’il y en a beaucoup qui n’en font pas! (rires!)
Merci E.Sy et à bientôt !

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