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Calypso rose : Reine des Caraïbes

Rédigé par

2.11.2016

Si vous avez passé vos vacances dans l’hexagone et que vous vous êtes  rendus à la fnac, vous avez surement du entendre l’album de Calypso Rose.  Tout l’été, « Far from home » n’a cessé de tourner en boucle dans les couloirs de la célèbre chaîne de magasins de produits culturels.
Forte de ses nombreuses années de carrière dans la musique, la reine du Calypso propose du haut de ses 76 ans un album pétillant dans lequel elle remet au goût du jour ses compositions et propose des morceaux d’anciennes gloires du calypso, le tout porté par une énergie débordante.
De  Linda Mccarthy Monica Sandy à Calypso Rose
Véritable icône dans son pays , la chanteuse aux tenues colorées,  doit son surnom original à Mighty spoiler autre grand nom de la musique trinidadienne .
Née Linda McCartha Monica Sandy celle  que l’on surnomme parfois « queen of calypso » mais aussi « lioness of the jungle », a vu le jour sur l’ile de Tobago en 1940 dans une famille baptiste très pieuse.
Farouchement opposé à l’amour de sa fille pour la musique Calypso , le père de Calypso Rose  lui fit immédiatement comprendre qu’elle ne pouvait en aucun cas envisager une carrière de chanteuse , considérant  d’ailleurs le calypso  comme la musique du diable.
En 1955, témoin du vol d’une paire de lunettes sur un marché, l’artiste décide de retranscrire celui-ci en chanson et donne naissance à son tout premier calypso intitulé « glass’s thief » .
Dès lors, la musique  et l’écriture de morceaux de  calypso ne la quitteront  plus jamais   .
Seule femme dans un univers majoritairement masculin , Calypso Rose certaine de son talent gagne ses lettres de noblesse dès la fin des années 60 avec son célèbre « fire in me wire ».

 Carnival ‘s road march competition

Elle confirmera son titre de « queen of calypso » en remportant le « carnival ‘s road march competition » en 1977  et 1978.
Spécialiste du calypso à visée sociale et politique , elle a  contribué tout au long de sa carrière à dénoncer les travers de la société trinidadienne, permettant comme elle le dit elle même, à ceux qui ne lisaient pas d’être conscientisés .
Erigée au rang de trésor national, Calypso  Rose a reçu tous les honneurs auxquels ont droit les artistes vivants, dans son pays Trinidad et Tobago mais aussi dans de nombreuses iles de la Caraïbe.

Calypso Rose , éveilleuse de conscience

2016 signe le grand retour de Calypso Rose sur le devant de la scène.
Sous l’égide de son producteur français , elle décide de retravailler sur des compositions calypso des années 1930 et sur d’anciens morceaux de sa propre composition.
Dans «Calypso queen », Calypso Rose reprend sa couronne et s’adresse à tout ses concurrents .
À la manière d’un rappeur qui défie ses homologues , la chanteuse se réapproprie son titre de « queen of the queens » et fait savoir à tous que malgré les années elle est encore aux affaires.
Avec « No madame » la reine du Calypso donne la parole à toutes ces employées de maison  sous- payées sur l’ile de Trinidad .
A l’époque de sa sortie  dans les années 70 , le titre avait défrayé la chronique allant jusqu’à faire modifier la loi sur le salaire des employées domestiques.
Celles-ci ne touchaient que 20 dollars trinidadien ( 3 euros) pour 18 heures de travail, le premier ministre de l’époque Erik williams avait alors fait voter une loi instaurant un salaire minimum de 1200 dollars trinidadien.
Sous couvert d’humour la dénonciation de l’inacceptable n’est jamais loin dans  les chansons de Calypso Rose.

Calypso Rose est bien plus qu’une ambianceuse .

Tout au long de sa carrière elle s’est donné pour objectif  d’alerter ceux qui n’ont pas accès à la connaissance, transformant la musique en formidable vecteur de communication
Lorsqu’elle est allée puiser dans le répertoire Calypso des années 30 pour son nouveau projet la chanteuse n’a pas fait de choix hasardeux.
« Abatina »  calypso des années 30 au rythme entrainant  est un réquisitoire  contre la violence faite aux femmes.

Manu chao : un invité de marque

Les amoureux  des musiques du monde seront heureux de retrouver  Manu Chao .
Le chanteur franco-espagnol  véritable globe trotter et habitué des collaborations avec des artistes venus de tout horizons a collaboré avec l’artiste trinidadienne  sur deux titres , « Far from home` » et « Leave me alone »
Manu Chao a ainsi apporté des accents latino américains à la musique de Calypso Rose.
« Far from home » est disponible en téléchargement légal sur Amazone et iTunes.

Calypso Rose, la diva de Tobago va faire swinguer votre été


 
 

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